Les Dépêches de Brazzaville



Théâtre : Jean Felhyt Kimbirima rend hommage à Sony Labou Tansi


« Ce spectacle tient de l’intime », lâche d’emblée, Jean Felhyt Kimbirima, le metteur en scène de Amour quand tu nous prends. Cette intimité est d’autant plus vrai  que lorsque la guerre du 18 décembre 1998 éclate à Brazzaville, Felhyt alors en résidence artistique à Kinshasa, au Congo Belge, la rive gauche du fleuve Congo, adapte Le Point virgule de Sony, le livre que lui a offert quelques mois auparavant, Nicolas Martin Granel, proche ami de l’auteur congolais.

« Sans nouvelles de ma famille restée à Brazzaville, ce livre m’a permis de tenir. », se souvient Felhyt, plein de reconnaissance au professeur Martin Granel, pour son offre. Amour quand tu nous prends, évoque les tourments qui surviennent après des aveux d’infidélités, de trahison, dans un couple, mais surtout « de rester debout et digne, c’est la vraie bataille. ».

Pour la comédienne Juliette Laurent, qui partage la scène avec Jean Felhyt Kimbirima dans Amour quand tu nous tiens, « jouer cette histoire d’une femme apparemment de la même culture que Sony sans en faire une adaptation ou une imitation, relève pour la comédienne française que je suis, de l’universalité du théâtre, laquelle était incarnée par l’auteur congolais ». La comédienne Juliette Laurent est, par ailleurs, chargée de cours à l’université de Strasbourg. Elle a collaboré notamment avec le Théâtre Sylvia Monfort à Paris et incarnée plusieurs rôles à l’écran. Elle a été nominée meilleur espoir interprète au festival Jean Carmet.

De  Gilbert Nsangata, Matondo Kubu Turé, Dieudonné Niangouna, Gael Leborgne en passant par Emmanuel Letourneux, Véronique Villard et Véronique Essaka de Kerpel, le comédien quadragénaire Jean Felhyt Kimbirima, aujourd’hui installé en France, a étoffé son parcours aux côtés de différents metteurs en scène congolais et étrangers. 

Jean Felhyt Kimbirima défend un théâtre sobre, sans artifices et très épuré où le corps et la voix sont solidaires. Il travaille actuellement sur Moi, veuve de l’Empire, l’une des œuvres magistrales de l’écrivain congolais Sony Labou Tansi « Son hommage doit être à la dimension de son talent d’écrivain : immense », assure le metteur en scène congolais, qui, à ce jour, compte plus de vingt ans de scène.

 

 


Roll Mbemba