Les Dépêches de Brazzaville



Vidéo des massacres de Mbuji-Mayi : la CPI saisie du dossier


Dans sa réponse à la lettre ouverte que lui a adressée le 19 février par l’IRDH intitulée : « Oyo Akufi te », en rapport avec une vidéo qui serait aux massacres perpétrés à Mbuji-Mayi, dans le Kasaï, la CPI admet être saisie du dossier et a promis de l'étudier. « En effet, dans son accusé de réception du 6 mars 2017, le bureau du procureur de la CPI dit à l’IRDH que les informations […] ont été inscrites, comme il se doit, au registre des communications du Bureau et recevront toute l’attention voulue, conformément aux dispositions du Statut de Rome de la Cour pénale internationale », a souligné l’IRDH, dans son bulletin électronique du 9 mars.

L’IRDH a, par ailleurs, noté que la réponse de la CPI a coïncidé avec la position ferme, publiée le 7 mars 2017, du Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, le Prince de Jordanie, Zeid Ra’ad Al-Hussein, qui demande à la RDC l’établissement d’une commission d’enquête sur « la découverte de trois charniers » et des graves allégations de violations des droits humains, notamment des « meurtres par des soldats » dans les provinces du Kasaï et de Lomami.

Il est, en effet, rappelé que ladite lettre de l’IRDH demandait au Bureau de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, d’ouvrir une enquête urgente sur un présumé massacre de la population civile du village Mwanza Lomba, situé au Kasaï-Oriental. « La gravité des faits et leur négation en bloc par le gouvernement portaient à croire que l’État congolais n’avait pas l’intention de rendre justice aux victimes que le porte-parole du gouvernement qualifiait, a priori, de groupe terroriste agissant sous le label de la milice de Kamwena Nsapu », avait noté l’institut dans cette requête.

L’IRDH avait pourtant, en son temps, relevé que l’élément vidéo montrait notamment un groupe de soldats, habillés en uniformes des Forces armées de la RDC, équipés d’armes à feu, et qui recevaient des instructions de viser les victimes à la tête et à la poitrine. Aussi, a souligné l’institut, sans aucune sommation de se rendre ou de retourner dans leurs cases, le commandant avait effectivement ordonné d’ouvrir le feu sur des civils non armés en train de chanter, alors qu’au bout de quelque temps, les militaires s’étaient rapprochés de leurs victimes et s’étaient mis à achever à bout portant les blessés et survivants couchés à terre.

L’IRDH, en somme, se félicite du fait que la CPI a affirmé être au courant des faits pré-rappelés, constitutifs de massacre de Mwanza Lomba et que les documents soumis subissent le traitement administratif normal. Il s’est également dit satisfait de la recommandation du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, car « elle forme un mécanisme de suivi du gouvernement qui ne garantit pas de justice aux victimes ».

 


Lucien Dianzenza