Les Dépêches de Brazzaville



Vient de paraître : « Les ordonnances d’outre-tombe ou Les lettres insolites » de Julien Makaya


La cérémonie de dédicace de cet essai a débuté par la mise en scène des textes par l'artiste comédien Stan Matingou, suivie de la présentation de l’ouvrage et premier regard critique par Ramsès Bongolo. Peu avant l’échange entre l’auteur et le public, Winner Dimixson Perfection a fait la critique littéraire de l’ouvrage.

Dans cet essai, on retrouve des titres tels que : Leçon inaugurale sur la mort ; La rencontre des dictateurs ; Le procès céleste d’Adolf Hitler ; Confession d’un prêtre pédophile ; Lettre posthume de Pamelo Mounka ; Le réquisitoire de Lumumba ; Le courrier de Moïse aux négro-Africains ; Le code sexuel bantou ; Dialogue entre belles-sœurs ; Décryptage de dialogue d’outre-tombe ; Autopsie de l’apocalypse de mars ; Parisiens divorcés ; L’intellectuel, un statut prostitué et galvaudé ; Lettre ouverte aux hommes de lettes ; postface.

En effet, face à l’effondrement des valeurs universelles qui préfigure la décadence de la « civilisation humaine », les morts sont dans cet ouvrage convoqués pour adresser des ordonnances aux vivants, afin que la lucidité intellectuelle et spirituelle triomphe sur l’instinct primaire. A travers les propos attribués à Mobutu Sese Seko, à Mouammar Kadhafi, à Adolf Hitler, à Kwame Nkrumah, à Pamelo Mounka ou au prêtre pédophile, l’auteur tire la sonnette d’alarme pour alerter le monde sur la dérive morale et la perversion sociale que traversent les sociétés humaines des temps modernes.

Préfaçant cet essai, le journaliste et Pr de géopolitique à IPJ-Paris Dauphine, Francis Laloupo, a fait savoir que l’époque actuelle est forcément formidable. Mais comme toutes les précédentes, elle est porteuse, elle aussi, d’atermoiements, de colères, d’appréhensions partagées, de rêves contrariés, d’aspirations insatisfaites, et quelques fugaces achèvements lumineux. Cette réalité, observable partout sur la planète, se heurte néanmoins à quelques exceptions sur le continent africain, où, sous certains cieux, le temps semble immobile, les espérances congelées, les colères coagulées, la revendication jugée outrecuidante, les transitions démocratiques détournées, les rêves brisés.

Pour le préfacier, qui a accepté d’y apporter sa part, parce que cette entreprise éditoriale proposée par Julien Makaya ne ressemble à aucune autre, et qu’elle déconcerte d’un bout à l’autre ; c’est donc sur ces lieux africains que l’auteur du présent ouvrage promène son regard. Là aussi, malgré tout, la vie continue de triompher de toutes les vicissitudes. Le propos est éclectique : entre chroniques de la vie qui s’éteint, carnets d’observation des mœurs, des faits politiques et des sociétés contemporaines, état des lieux frappé du sceau d’un parti pris assumé. « La critique de ces « systèmes » ne suffit plus. Elle s’épuise et s’émousse au fil du temps devenue immobile. Aux diagnostics successifs et répétés ont répondu la persistance des maux dénoncés depuis des décennies. La recherche des causes ? Elle ne suffit plus, quand elle ne renvoie plus qu’aux errements irrationnels. Alors, pourquoi ne pas s’en référer au tribunal de l’histoire ? Tribunal d’au-delà, où seraient convoqués certains dirigeants africains si peu regrettés, ces sombres héros que la mort a arrachés à leurs œuvres », a écrit Francis Laloupo.

Julien Makaya « Ndzoundou » est psychologue clinicien, psychothérapeute et enseignant. Promoteur et manager des projets socio-humanitaires, ce spécialiste en trauma counseling et en psychopathologie du Sida est aussi consultant auprès de plusieurs organisations nationales et internationales.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’auteur au milieu des deux critiques (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : La couverture du livre (crédit photo/ ADIAC)