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UFD: quelle âme soeur choisir?

Samedi 8 Juin 2019 - 18:30

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Au cours de la réunion extraordinaire de son bureau politique, tenue le 1er juin, à Brazzaville, sous les auspices de son président actuel, Josué Rodrigue Ngouonimba, l’Union des forces démocratiques -UFD- a levé un coin de voile sur sa volonté de changer de cap. Près de trois décennies après sa création, ce parti pense le moment venu pour se trouver un allié solide, qui pourrait l’accueillir à bras ouverts, avec ses idées et ses intelligences, ses biens meubles et immeubles.

Quelle est cette âme sœur chez qui ce parti assez bien implanté à Djambala, le chef-lieu du département des Plateaux, posera-t-il ses valises dans les jours ou les mois prochains ?

Dans leurs délibérations, les responsables de l’UFD ont évoqué « un parti ou un groupe de partis qui aurait un peu plus d’ancrage politique dans le pays et ayant la même idéologie politique qu’elle ». En termes d’idéologie, il y a bien longtemps que le Parti congolais du travail-PCT- avait monnayé la pensée marxiste-léniniste contre la social-démocratie ; il est notable de constater que l’Union panafricaine pour la démocratie sociale-Upads- est sur la même voie de la social-démocratie. Le premier parti est la colonne vertébrale de la majorité présidentielle, le second la tête de pont de l’opposition républicaine.

UFD ? Il y a quelque chose de « démocratie » dedans, d’union aussi en fin de compte ! Alors on peut s’interroger sur les prochains choix de l’UFD. Membre de la majorité présidentielle, a-t-elle l’intention de se fondre dans le plus vieux parti de l’échiquier politique national, le PCT, qui prépare activement son futur congrès cette année ? On sait, par ailleurs, que le Rassemblement pour la démocratie et le développement avec qui l’UFD fleureta alors passablement au lendemain de la Conférence nationale souveraine et qui, de fil en aiguille, a côtoyé le PCT dans une alliance un peu « impossible », s’est récemment reversé dans l’opposition républicaine, aux côtés de l’Upads et d’autres partis.

Le statut pour ce qui concerne le mouvement fondé par Charles David Ganao n’est évidemment pas le même puisqu’il prévoit de se fondre dans un parti ou un groupe de partis de son choix. Cela ne saura peut-être pas tarder. Mais peut-être qu’avec cette option, l’UFD montrera-t-elle la voie aux nombreux partis de création récente ou ancienne se réclamant de l’opposition ou de la majorité, qui vivent en quelque sorte pour la parade.

Passé 40 ans, tout homme est responsable de son visage, a dit le sage. Ce n’est pas encore l’âge de l’UFD qui approche seulement la trentaine. Il n’empêche que le champ politique, par toutes les contingences qui l’irriguent, est un terrain où, quand on a vraiment le cœur à l’ouvrage, le réalisme doit l’emporter sur le dilettantisme : savoir prendre la bonne décision au moment opportun, voilà qui peut aider à survivre en politique quand l’environnement l’autorise ; voilà qui n’est pas, comme on serait tenté de le penser, verser dans le défaitisme.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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