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L’eau est-elle une ressource en voie de disparition ?

Jeudi 13 Juin 2019 - 21:19

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L’eau c’est la vie, dit-on souvent. L’eau, aussi appelée « or bleu », est vitale pour bien hydrater notre corps et pour produire des électrolytes. Ceux-ci jouent un rôle majeur dans de nombreuses fonctions de notre organisme, des fibres musculaires aux réseaux sanguins. Quand l’eau se fait rare, on risque la déshydratation. Celle-ci peut causer à la fois constipation et diarrhée.

La raréfaction de l’eau est devenue l’un des problèmes majeurs de notre siècle. À cause notamment de la pollution, du changement climatique, de la surpopulation et de la mauvaise utilisation des ressources, une grande partie de la planète manque d’eau, ce bien pourtant si indispensable à la vie. L’eau et le changement climatique sont régulièrement cités parmi les crises les plus graves que l’humanité aura à affronter lors des prochaines décennies. En réalité, le lien entre ces deux enjeux est si étroit qu’il s’agit d’un seul et même défi. Pour preuve, la Banque mondiale insistait dans un rapport sur la menace  que constitue la raréfaction des ressources en eaux exacerbée par le changement climatique, sur la croissance économique et la stabilité dans le monde. Au point que certaines régions pourraient accuser un recul de leur produit intérieur brut de l’ordre de 6 %.

Sous les effets combinés de la croissance démographique, de l’augmentation des revenus et l’expansion des villes, la demande en eau va connaître une hausse exponentielle, tandis que la ressource en or bleu sera de plus en plus irrégulière et incertaine. La raréfaction de l’eau affecte plus de 40 % de la population mondiale, une proportion inquiétante qui risque de s’aggraver à mesure que les températures augmentent. Bien que 2,1 milliards de personnes aient maintenant accès à un système d'assainissement amélioré, depuis 1990, la raréfaction de l'eau potable est un problème majeur qui touche tous les continents.

De plus en plus de pays connaissent un stress hydrique. La sécheresse croissante et la désertification aggravent déjà ces tendances. D'ici à 2050, on prévoit qu'une personne sur quatre sera touchée par des pénuries d’eau récurrentes. Faire en sorte d’assurer d’ici à 2030 un accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable, implique d’investir dans des infrastructures adéquates, de fournir des installations d’assainissement et de promouvoir l’hygiène à tous les niveaux. Protéger et restaurer les écosystèmes liés à l’eau sont essentiels si nous voulons limiter sa raréfaction.

Plusieurs pays vont devoir affronter des crises d’approvisionnement en eau d’ici à 2040. Ces pays à risque sont largement situés en Afrique et au Moyen-Orient. En Éthiopie, par exemple, l’Unicef prévoit qu’avant la fin de l’année, neuf millions de personnes n’auront pas accès à l’eau potable. Un rapport de l’Institut des ressources mondiales prévoit que certains pays vont connaître une très rapide augmentation du stress hydrique jusqu’en 2040. On citera le Botswana, le Chili, l’Estonie ou encore la Namibie.

Toutefois, le manque d’eau n’est pas qu’un problème des pays en voie de développement. De nombreuses régions des Etats-Unis, au premier rang desquelles la Californie, connaissent des épisodes de feux de forêts et de pénuries d’eau. Les principales raisons de ces événements sont notamment la sécheresse du climat local, mais surtout le changement climatique. Chacun d’entre nous a les moyens de faire la différence pour demain. Connaître les bonnes pratiques est une première étape dans la résolution de la crise mondiale de l’eau que nous devons affronter dès aujourd’hui.

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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