Journée de l’enfant africain : un plaidoyer pour la réouverture des centres de rééducation et de réinsertion des mineurs

Lundi 17 Juin 2019 - 17:57

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Le tribunal pour enfant, en partenariat avec le groupe de réflexion contre les violences fondées sur le genre, a sollicité aux autorités congolaises, le week-end dernier, à Pointe-Noire, la réouverture des centres de rééducation et de réinsertion des mineurs dans le pays.

Tenu sur le thème « Protection, autonomisation et égalité des chances pour l’enfant en République du Congo », le plaidoyer a permis à beaucoup de personnes de connaître et de comprendre non seulement les droits et les devoirs de la société envers les enfants mais également d’agir pour traduire ces convictions en acte.  Dans son mot de circonstance, E. Ngoka Mami, présidente du tribunal pour enfant de Pointe-Noire, a rappelé que la structure qu’elle anime est confrontée à de nombreuses difficultés. Sa seule solution, en dehors de la remise des enfants aux parents, demeure le placement provisoire.

Or, pour certains, en raison de leur jeune âge, ce placement devrait se faire dans un centre de rééducation, un lieu sans nul doute qui leur permettrait de bénéficier d’un encadrement qui ferait d’eux des personnes utiles dans la société.  Malheureusement, ces enfants sont envoyés à la maison d’arrêt qui n’est pas un lieu approprié pour eux. « Ces mineurs, après le délai de détention ou la remise à parent, deviennent encore plus dangereux qu’avant, d’où le phénomène amplifié des "bébés noirs" qui volent, violent et tuent. Il y a deux ou trois mois, j’ai procédé à la remise à parent d’un mineur et celui-ci n’ayant bénéficié d’aucun suivi a repris avec les mauvaises habitudes, puis a été retrouvé sans vie des suites de la vindicte populaire, du fait d’un vol», a dit E. Mamie Ngoka. 

Face à cette situation, la présidente du tribunal pour enfant de Pointe-Noire pense que la réouverture des centres de rééducation et de réinsertion demeure la seule solution efficace pour réduire la délinquance juvénile.  

Dans son intervention, Jessica Mamonie Goma, procureure près le tribunal des enfants et présidente du groupe de réflexion contre les violences fondées sur le genre, a montré à l’assistance comment la loi Potignon, fondement de la protection de l’enfant en République du Congo, protège les enfants, assure leur autonomisation et favorise l’égalité des chances. Il faut dire que pour ce qui concerne la protection des enfants, la loi Potignon fixe leurs droits et prévoit des sanctions pour tous ceux qui porteront atteinte à ces droits. Ces sanctions sont un cumul de dispositions de ladite loi elle-même,  du Code pénal ou des conventions internationales de protection de l’enfance.

Concernant l’égalité des chances, cette loi considère que tous les enfants devraient avoir les mêmes opportunités de développement indépendamment de leurs origines sociales, de leurs convictions religieuses ou de toutes autres raisons purement subjectives. Enfin, pour ce qui est de l’autonomisation, le but est que l’enfant devienne de plus en plus indépendant, qu’il prenne ses propres décisions. Pour cela, en son article 46, la loi Potignon fixe des règles auxquelles l’enfant, qu’il soit délinquant ou non, particulièrement vulnérable ou non, est tenu de se soumettre. « Vous conviendrez donc avec nous qu’il s’agit d’un texte intéressant qui doit absolument continuer d’être vulgarisé et que chacun devrait s’approprier. Dans ce cas, nous pourrons observer une nette amélioration dans les droits des enfants africains en général et congolais en particulier », a signifié Jessica Mamonie Goma.

Notons que cette activité a connu la présence de Norbert Nkounkouli, procureur général près la Cour d’appel de Pointe-Noire, et de Didier Narcisse Iwandza, président du tribunal de grande instance de Pointe-Noire, ainsi que de Joseph Bivihou, directeur de la protection légale de l’enfance au ministère de la Justice.  
 

 

 

 

 

 

Hugues Prosper Mabonzo

Légendes et crédits photo : 

Les organisateurs du plaidoyer / Adiac

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