Commémoration : la République se souvient du général Alfred Raoul

Mardi 16 Juillet 2019 - 18:15

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Les vingt ans de la disparition de l’officier général ayant assumé, entre autres, les fonctions de chef de l’Etat pendant 144 jours ont été célébrés le 16 juillet à Brazzaville en présence de la première dame, Antoinette Sassou NGuesso, du Premier ministre, Clément Mouamba et du haut commandement.

Une minute de silence rythmée par l'hymne aux morts, comme l’exige la tradition militaire, a ouvert la commémoration des vingt ans de disparition du général Alfred Raoul dont le boulevard qui abrite habituellement les festivités de l’indépendance porte le nom. De multiples témoignages, chargés d’émotions et de leçons de vie, s’en sont suivis pour permettre de comprendre ce qu’a été l’homme dans diverses facettes.

D’abord, le professeur Théophile Obenga, ami de jeunesse du général Alfred Raoul, qui a partagé avec lui, le même dortoir à l’internat du lycée Pierre Savorgnan de Brazza. « Un jour, le colonel Jean qui commandait l’école des enfants de troupe général Leclerc était venu au lycée pour recruter des candidats éventuels afin d’intégrer Saint-cyr. Il avait réuni les classes terminales, toutes séries confondues. De nous tous, seul l’élève Alfred Raoul s'était fait enrôler pour Saint-cyr.  Ainsi, Alfred Raoul est devenu le premier militaire congolais saint-cyrien, après le baccalauréat et corniche », a-t-il révélé.

Né le 15 décembre 1938 à Pointe-Noire, Alfred Raoul a assumé les fonctions de chef de l’Etat du 5 septembre au 31 décembre 1968. Il fut Premier ministre, ambassadeur également. « Au génie militaire, à la direction des entreprises publiques, industrielles ou bancaires, homme d’Etat au faîte des fonctions les plus lourdes où l’esprit d’éveil est permanent, partout et toujours, Alfred Raoul s’est montré un chef digne de ce nom », a expliqué Théophile Obenga qui en qualité d’historien de l’Afrique et égyptologue donnait des informations au général Alfred Raoul sur l’organisation de l’armée des Pharaons quand il en avait besoin.

« A 27 ans il était chef d’état-major adjoint, à 30 ans chef de l’Etat intérimaire et Premier ministre », a rappelé son épouse, Emilienne Raoul, ancienne ministre et actuelle présidente du Conseil économique et social. Par ailleurs, Pierre Michel Nguimbi (ministre et ambassadeur) a appris de lui les fondamentaux de la diplomatie, tandis que le mythique musicien Edo Nganga, des Bantous de la capitale, s’est souvenu du saxophoniste qu’était le général Alfred Raoul.

Henri Lopes n’a pas pris part à cette commémoration à Brazzaville. Mais de l’autre bout du monde, de sa plume est né un texte lu à l’occasion par Pierre Michel Nguimbi. Une manière pour l’écrivain Henri Lopes de dire ce qu’il sait d’Alfred Raoul qui a fait de lui ministre dans le gouvernement dont il était le chef. « Alfred Raoul plaçait au-dessus de sa personne l’intérêt national en ayant à l’esprit une seule préoccupation : la construction nationale, le développement de la nation congolaise », a indiqué Henri Lopes dans ce texte.

Au nom de la famille, Emilienne Raoul a remercié le président de la République de son soutien pour la réussite de cette commémoration, tout comme les Forces armées congolaises qui ont mis la main à la pâte pour son rayonnement.  Les évocations lors de cette commémoration ont permis à l’auditoire de réaliser qu’Alfred Raoul n’a vécu que pour servir la nation à différents niveaux et domaines de responsabilité.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

La Première dame et les membres du gouvernement lors de la commémoration

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