Fête du 15 août. Nos soixante ans c'est demain

Mercredi 14 Août 2019 - 20:30

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L’année prochaine, à la même date du 15 août, comme cela est le cas aujourd’hui, le Congo fêtera les soixante ans de son indépendance. Il ne sera ni trop vieux, ni trop jeune pour ne pas se rendre compte que devant lui se dressent de nombreux défis qu’il doit pouvoir relever pour assurer son développement. Il ne sera pas trop vieux, ni trop jeune pour ne pas investir dans la grande espérance que sa population a portée dès l’instant qui suivit l’avènement de la liberté chantée, depuis lors, avec force ivresse.

Il est indéniable que le parcours des cinquante-neuf derniers printemps ne laisse pas la place au doute : les Congolais, d’où qu’ils soient nés, de quelque religion qu’ils appartiennent, veulent voir leur pays leur assurer bonheur et prospérité. Dans une communauté nationale réconciliée avec elle-même ; dans une nation où la quête de l’intérêt général constitue le socle de l’action publique et cimente la cohésion sociale.

En attendant de voir ce que demain sera fait, ce 15 août-ci se déroule dans un climat de tranquillité. Ce n’est pas pour dire que tous les problèmes, tels que les Congolais les connaissent par cœur ont trouvé des solutions. Non, les effets de la crise économique éclatée en 2014 et qui s’est amplifiée au fil des ans, jusqu’à aujourd’hui, sont encore visibles. Au plan socioéconomique notamment, ils se sont traduits par des pertes d’emplois en nombre dans le privé, des retards de salaires dans certains établissements publics, des arriérés de bourse chez les étudiants, l’arrêt ou la fermeture de plusieurs chantiers du BTP.

L’allusion à la quiétude mentionnée tient au fait que depuis la signature, le 23 décembre 2017 à Kinkala, de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités entre la rébellion de M. Ntoumi et le gouvernement, le département du Pool, épicentre des événements déplorés, s’est apaisé. Un bonheur ne venant pas seul, le calme observé dans le Pool a déteint sur un périmètre plus vaste, en particulier sur la route nationale numéro 1 et le CFCO. Ces deux tronçons avaient été la cible d’attaques crapuleuses de la part de miliciens à qui ils n’ont pourtant jamais cessé de rendre d’énormes services en tant que riverains, tant qu’ils les laissaient en paix. L’aboutissement des négociations avec le Fonds monétaire international participe de cet élan de décrispation.  

Ceci pour rappeler qu’en cinquante-neuf ans, le Congo a connu des moments de douleur et de sérénité. Devrions-nous nous attarder sur nos malheurs ou plutôt nous contenter des batailles que nous avons remportées au long de ces décennies ? Du mauvais, n’oublions rien, mais laissons-nous consoler par ce qu’il ne l’a pas été, peut-être parviendrions-nous à bâtir notre pays en restant en tous lieux optimistes.

Les raisons d’une lecture positive de l’histoire de notre pays sont-elles les mieux partagées ? Nous ne trancherons et ne polémiquerons pas. Appesantissons-nous dès lors sur le seul point de la mobilité des personnes et des biens dans le pourtour des 342 km2 qui composent notre territoire national.

A l’indépendance, les seuls endroits où les routes étaient asphaltées sont Brazzaville et Pointe-Noire, avec seulement 48 km. 500 km de routes l’ont été entre 1960 et 1980 touchant d’autres localités du pays. En 2019, sur un réseau routier de 34 600 km, 5000 km sont bitumés. Une significative bataille de la libre circulation a été gagnée. Il ne faut pas s’arrêter là.

En revanche, si on imaginait le même assainissement progressif du réseau associatif en pensant aux formations politiques, à leur façon de se constituer, de recruter, de fonctionner, peut-être le Congo engrangerait-il de nombreuses victoires sur la voie de la démocratie. L’excuse tiendrait-elle au fait qu’il n’y a pas longtemps que le pays a renoué avec le pluralisme politique ?

La vérité est que tous les tumultes qui émaillent l’histoire du Congo tirent leur source de l’adversité politique. Les opérateurs du secteur ont de la peine à assainir leur champ de compétition, au point où l’on peut se demander, presque par habitude, que nous réservent-ils maintenant qu’approche l’élection présidentielle de mars 2021. Elle succédera à la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance, le 15 août 2020, pratiquement demain. Que nous reversent-ils ?

Gankama N'Siah

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