Migration en Afrique: des milliers de morts ces cinq dernières années

Mercredi 11 Septembre 2019 - 15:09

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Plus de sept mille quatre cents personnes (hommes, femmes et enfants) sont décédées dans leur déplacement à travers le continent depuis 2014, a indiqué, le 10 septembre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Au nombre de décès de migrants africains enregistrés ces cinq dernières années, près de 60% (quatre mille quatre cents) ont été signalés en Afrique du Nord. « Cependant, les décès dans cette région ne sont pas bien connus et le nombre réel de vies perdues lors de la migration reste inconnu », a déclaré le porte-parole de l’OIM, Joel Millman, lors d’un point de presse à Genève, en Suisse.

Environ vingt-cinq migrants africains meurent chaque semaine ( à peu près mille trois cents chaque année) sur le continent, avant même d’embarquer pour de périlleux voyages maritimes vers l’Europe ou la péninsule arabique.

Selon les dernières données publiées par le Projet sur les migrants disparus (MMP) de l’OIM, cinq cent soixante-treize d'entre eux sont morts, à ce jour, cette année, sur le continent africain. « Ces statistiques ne reflètent pas entièrement la véritable ampleur de la tragédie, car ces chiffres ne représentent que les décès rapportés », a précisé le porte-parole de l’OIM.

Les itinéraires de migration en Afrique subsaharienne sont également dangereux, comme en témoignent les mille huit cent trente décès enregistrés par le MMP depuis 2014. Un grand nombre de ces décès a été enregistré en Afrique de l’ouest, où deux cent quarante personnes auraient perdu la vie en 2019.

Les routes terrestres dans la Corne de l’Afrique et le périlleux passage maritime à travers le golfe d’Aden et la mer Rouge ont coûté la vie à au moins mille cent soixante-onze personnes depuis 2014. Ici, des témoignages attestent que des migrants meurent de faim et de déshydratation et sont exposés à des conditions météorologiques extrêmes, à des accidents de véhicules et aux violences aux mains de passeurs.

Les nouvelles données de l’OIM reposent sur des centaines de témoignages oculaires recueillis auprès de migrants dans le cadre d’enquêtes menées par l’Initiative sur les mécanismes de surveillance du centre pour les migrations mixtes. Les entretiens avec les migrants ont été menés par cette structure entre décembre 2018 et avril 2019 en Afrique de l’ouest, du nord et de l’est.

« Toutefois, ces entretiens n’ont couvert qu’un petit échantillon du nombre total de migrants en mouvement en Afrique - ce qui signifie que des centaines de décès supplémentaires ne sont probablement pas signalées et, bien sûr, non comptabilisées », a fait valoir l’OIM.

Par ailleurs, l’OIM regrette également que peu d’efforts aient été déployés pour collecter davantage d’informations sur les personnes décédées au cours de leurs migrations sur le continent africain. « Leurs restes pourraient ne jamais être retrouvés, la raison de leur mort non recherchée. Leurs familles risquent également de ne pas connaître leur mort. Elles sont forcées de naviguer dans la vie quotidienne avec la peine de ne pas savoir si leur proche est mort ou en vie », a conclu Joel Millman.

Josiane Mambou Loukoula

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