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Financements climatiques

Jeudi 26 Septembre 2019 - 20:51

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Il est bien possible que la multiplication des réunions sur le climat à travers la planète a fini par faire comprendre aux plus sceptiques la réalité de la situation et l’urgence d’agir pour sauver la planète. C’est certainement pour cela que dans un élan sans précédent pour l’action climatique et la durabilité, une centaine de grandes banques et les Nations unies ont lancé à New York, lors du sommet sur le climat, un nouveau programme appelé : « Principes pour un secteur bancaire responsable ». Ces principes réunissent cent trente banques signataires détenant un ensemble d’actifs d’une valeur de 47 000 milliards de dollars, soit un tiers du secteur bancaire mondial.

Selon ces principes, les banques s'engagent à aligner stratégiquement leurs activités sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et les Objectifs de développement durable, et à renforcer massivement leur contribution à la réalisation de ces deux objectifs. En adhérant aux principes, les banques ont déclaré qu’elles pensaient que  seule une société inclusive fondée sur la dignité humaine, l’égalité et l’utilisation durable des ressources naturelles permettrait à leurs clients et leurs marchés de prospérer.

Les principes sont soutenus par un cadre de mise en œuvre solide qui définit clairement les responsabilités et oblige chaque banque à définir, publier et travailler à des objectifs ambitieux. En créant un cadre commun guidant les banques dans la croissance de leurs activités et dans la réduction des risques en soutenant la transformation économique et sociale nécessaire à un avenir durable, les principes ouvrent la voie à la transformation en un secteur bancaire durable.

Dans le même esprit de financement climatique, le Gabon, pays du Bassin du Congo dont 80% des émissions de carbone sont liées à l’exploitation forestière, va recevoir de la Norvège la somme de cent cinquante millions de dollars pour mieux lutter contre la déforestation et ainsi réduire ses émissions de carbone. Le contrat signé entre les deux pays stipule que la Norvège paiera dix dollars pour chaque tonne de carbone non émise, par rapport à la moyenne récente des émissions du pays (2005-2014). Avec un montant maximal de cent cinquante millions de dollars sur dix ans. L’espoir est qu’en acceptant de payer dix dollars la tonne, la Norvège poussera le prix mondial du carbone à la hausse.

Tout le monde sait que les forêts du Bassin du Congo sont d’immenses réservoirs de carbone. Les arbres et la végétation en absorbent et stockent des quantités massives. Adopter des économies sobres en carbone et résilientes au changement climatique qui soutiennent les objectifs de l’Accord de Paris nécessite un investissement d’au moins soixante mille milliards de dollars d’ici à 2050.

Même si les mesures prises pour lutter contre les changements climatiques se multiplient, celles-ci ne sont pas encore suffisantes pour atteindre l’objectif de 1,5 ° C de l’Accord de Paris. Cependant, toutes ces annonces et ces promesses de financements climatiques sont des signes positifs qui donnent un espoir sur une prise de conscience mondiale pour l’action climatique.

 

Boris Kharl Ebaka

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Édition du Samedi (SA)

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