Distinction : Blaise Ndala lauréat du prix du livre d'Ottawa

Jeudi 17 Octobre 2019 - 19:00

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L'écrivain, originaire de la République démocratique du Congo (RDC), a remporté le prix « Émergence » de l'Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF) grâce à son roman  "Sans capote ni kalachnikov".

D’une ironie délicieuse et d’un ton décapant, a indiqué le jury du prix, le livre de Blaise Ndala est aussi une réflexion sensible et raisonnée sur notre société et ses travers. « À la fois courageux et ambitieux, Sans capote ni kalachnikov est un roman qui pousse le lecteur à la réflexion et l’engage sur le point de vue moral. Le style et la structure du livre, en tous points remarquables, font de ce roman une œuvre singulière dont on se souvient longtemps après l’avoir lue », a fait savoir le jury.

"Sans capote ni kalachnikov" raconte l'histoire d'Alex Kiandi, alias Fourmi rouge, et de Petit Che, deux cousins plongés dans le conflit dans la région des Grands Lacs, en République démocratique de Cocagnie. « Fourmi rouge et Petit Che traquent les ombres fuyantes du conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont rebellés contre le dictateur qui a coincé le pays entre une espérance de vie en chute libre et une constipation électorale bien carabinée. Ce qui hante pourtant leur esprit dépasse les aléas du jeu politique. Leur obsession a un nom : Véronique Quesnel, cinéaste attirée par cette république déclarée "centre de gravité de la misère nègre". Connaîtront-ils le vrai visage de celle qui, de Montréal à Hollywood, draine les foules? Parviendront-ils à découvrir la vérité et à s’inventer un avenir », indique un résumé de l'ouvrage.

Dans ce livre, qui relève carrément de la satire, Blaise Ndala propose une lecture décalée de la société du spectacle et de l’image qui est la nôtre. Un monde où la pauvreté, née des guerres et autres tragédies, est devenue une marchandise parmi d’autres, que différents acteurs du show-biz et de la galaxie « humanitaire » placent au cœur des agendas qui n’ont souvent rien à voir avec « l’aide aux pays pauvres ». Le livre aborde les questions de l'exploitation frauduleuse des minerais, de rébellions armées sans tête mais avec mille queues qui sèment la désolation… « Alors que y perdure une constipation électorale bien carabinée, on y parle du goût amer des rêves qui se meurent au bout des kalachnikov. Le titre m’a été inspiré par ce théâtre foutraque où le premier roublard venu se présentera volontiers sous la tunique du bon Samaritain », avait fait savoir Blaise Ndala, au cours d'une interview avec le Courrier de Kinshasa.

En mai dernier, "Sans capote ni Kalachnikov " a remporté le« Combat national des livres » qui s'est déroulé à l'émission « Plus on est de fous, plus on lit» de Radio-Canada Première. Ce « combat » consiste en un vote du public et les livres en compétition sont défendus par des personnalités. "Sans capote ni Kalachnikov" a été défendu par la journaliste canadienne, Marie-Maude Denis.

Succès à l'international

Blaise Ndala fait partie de la nouvelle génération d’écrivains congolais qui bénéficient d’un grand succès au niveau international. Son premier roman, " J’irai danser sur la tombe de Senghor ", publié en octobre 2014, est en train d’être adapté à Hollywood par le réalisateur franco-algérien, Rachid Bouchareb.

Titulaire d’une licence en droit de l’université de Kinshasa, d’un DES en droit international des droits de l’Homme de l’université catholique de Louvain et d’une maîtrise en administration publique de l’Énap du Québec, Blaise Ndala est à la fois juriste et spécialiste des politiques publiques. Après des débuts au barreau à Kinshasa, son expérience professionnelle s’est surtout bâtie au Canada où il est arrivé en 2007. Il y a occupé différents postes au sein de la fonction publique fédérale. En 2016, il a accepté une mission en Haïti comme représentant d’avocats sans frontières Canada, avant de revenir à Ottawa où il travaille désormais à titre d’enquêteur correctionnel pour le bureau de l’ombudsman des détenus sous responsabilité fédérale. 

Blaise Ndala travaille actuellement à l'écriture de son troisième livre. Il fait aussi de nombreux allers-retours entre le Canada, la RDC, la Belgique, Haïti et les États-Unis. Il  collabore également avec le grand magazine littéraire de Radio-Canada Première, « Plus on est de fous, plus on lit » et est devenu chroniqueur aux « Matins d’ici » sur ICI Radio-Canada Première.

 

 

 

 

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Blaise Ndala

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