Interview. Tay Godwin : « Bosangani days, un business modèle fondé simplement sur l’accompagnement des entreprises»

Mardi 12 Novembre 2019 - 12:00

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« Bosangani days », un forum d’hommes d’affaires au format assez particulier, sera lancé le 13 novembre. Ce concept innovant repose sur des rencontres « be to be » proposées sur la base d’un croisement de toutes les informations utiles sur les différents entrepreneurs participants : profils, compétences, savoir-faire et besoins. Dans l'interview qu'il a accordée à notre rédaction, le commissaire de l'événement, Tay Godwin, explique qu' il s’agit tout simplement d’un pur pragmatisme.

Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Parlez-nous brièvement de votre parcours ?

Tay Godwin (T.G.) : Je m’appelle Tay Godwin. J’ai été nommé par le comité d’organisation pour l’accompagner dans la réalisation de cet événement. En clair, je suis le commissaire de l’événement « Les Bosangani days »; une rencontre qui ambitionne de regrouper, au même endroit, les entrepreneurs étrangers et locaux. Nous programmons des rendez-vous pré-qualifiés grâce à une plate-forme électronique. Au sujet de mon parcours, j’ai reçu une formation financière et fiscale, avec une expérience professionnelle de plus d’une vingtaine d’années en Europe. J’ai évolué principalement à la direction des groupes internationaux, dont le management et la fiscalité. Cette dernière est l’un des points forts de ma carrière. Il y a aussi le management, la conduite des projets et, depuis quelques années, l’accompagnement des entreprises.

L.C.K. : « Bosangani day » est-il votre premier événement en République démocratique du Congo (RDC) ?

T.G. : Non, j’ai participé à plusieurs événements. Toutefois, « Bosangani day » est le premier sous ce format en RDC. En effet, le concept repose sur des rencontres « be to be » où chaque entrepreneur se décrit sur une plate-forme : profil, compétences, savoir-faire et besoins. Après son inscription, il a la possibilité d’identifier les autres entreprises comme la sienne. Il a ainsi toute la latitude de les choisir et d’organiser des rendez-vous de trente minutes. En cas de difficulté, il pourra se référer à un algorithme qui fait un croisement pour lui proposer des rencontres qui lui permettent de négocier des contrats et de prendre des contacts utiles au développement de son entreprise.

L.C.K. : La première édition des « Bosangani days » débute ce 13 novembre. Que pouvez-vous dire sur l’état des préparatifs ?

T.G. : Je ferai un petit bilan très simple. Il y a énormément de gens préinscrits ou qui veulent participer à cet événement qui risquent de se heurter à quelques difficultés car il s’agit d’une première expérience en RDC. Beaucoup d’entrepreneurs éprouvent des difficultés à comprendre ce nouveau concept. Certes, il y a beaucoup d’inscrits, mais ils n’ont pas complété leurs profils. Par conséquent, ils n’apparaissent pas entièrement sur la plate-forme et ne peuvent pas ainsi profiter pleinement de cet important dispositif. Or, nous devons boucler le catalogue de toutes les entreprises présentes. Pour l’heure, nous ne pouvons pas le faire pour la simple raison que nous n’avons pas toutes les entreprises avec leurs profils détaillés. Tant qu’ils ne les complèteront pas, nous ne pourrons pas organiser de nombreuses rencontres.

L.C.K. : Allez-vous maintenir tout de même le démarrage des travaux ce mercredi ?

T.G. : Bien entendu, nous ne croisons pas les bras. Nous avons mis en place un call center pour inciter les gens à compléter leurs profils. Par ailleurs, nous avons simplifié l’accès à la plate-forme pour optimiser les rendez-vous. Enfin, nous avons trouvé des solutions palliatives. Plus concrètement, nous proposons de leur envoyer, en aval de l’événement, le catalogue de manière numérique de toutes les entreprises présentes. Nous voulons des chefs d’entreprise pragmatiques, qui viennent  aux "Bosangani days" pour avoir des rendez-vous « gagnant-gagnant ». En venant, ils doivent déjà avoir une idée claire sur leurs motivations.

L.C.K. : Mais pourquoi organiser un tel événement maintenant ? Y a-t-il une motivation particulière par rapport à ce choix ?

T.G. : La réponse est très simple. Le concept existe depuis un certain nombre d’années. Il y a un an, une entreprise de la RDC était présente à la vingt-troisième édition de « Futurallia » à Tunis, en Tunisie. A l’issue de cette rencontre et face à l’affluence enregistrée (plus de cent demandes de rendez-vous), notre idée était à présent de mettre en œuvre le concept en RDC. Les entretiens avec les autorités du pays ont abouti à l’aval du projet. Un an après, nous avons programmé cette rencontre à Kinshasa. Le 15 novembre, le forum va s’achever. La conclusion de cette rencontre va se situer tout au long de l’année.

L.C.K. : Vous avez commencé à présenter quelques chiffres des "Bosangani days". Pouvez-vous nous en dire plus ?

T.G. : Nous en sommes déjà à plus de quatre cents entreprises préinscrites. Celles qui ont complété leurs profils sont plus d’une centaine, à quelques heures de l’événement. Tout est bouclé logiquement mais nous attendons encore la signature des contrats des structures que "Bosangani days" a accompagnées. Oui, il y a déjà des implantations. On s’en va, d’ailleurs, vers l’installation d’une usine. En gros, il y a des résultats dans différents points d’activités. Hormis de préparer le forum, "Bosangani days" a fait son travail.

L.C.K. : Ces dernières années, plusieurs forums sont nés en RDC. Selon vous, qu’est-ce qui peut constituer la particularité des "Bosangani days" ?

T.G. : La particularité est la totalité du concept Bosangani. D’emblée, "Bosangani days" n’est pas une conférence. On ne vient pas écouter des thèmes. Effectivement, il est prévu deux colloques d’une heure, mais il s’agit plus d’un débat « opérationnel » pour les chefs d’entreprise. Par exemple, on leur explique comment s’installer dans un secteur précis en RDC et les difficultés à prévoir. L’essentiel de la journée est consacré à des rendez-vous préprogrammés ou pré-qualifiés. Vous ne venez pas distribuer vos cartes au hasard. Vous avez le profil de tous les entrepreneurs présents. On vous le donne dès le mercredi, lors de la cérémonie d’accueil. Il faut décrire complètement votre profil pour être attractif auprès de vos homologues étrangers qui souhaitent nouer des partenariats. Il s’agit des rencontres ou rendez-vous d’affaires. On vous propose les entreprises que vous pouvez rencontrer utilement. L’algorithme vous permet de déceler les entreprises les plus utiles à votre activité ou à votre business modèle. Vous avez ainsi jusqu’à dix-huit rendez-vous de trente minutes. Au regard des coûts, je peux vous assurer que nous ne gagnerons pas un centime. Notre business modèle est fondé simplement sur l’accompagnement des entreprises. Après l’évaluation des entreprises et les rendez-vous à la fin du forum, Bosangani va vous accompagner, si vous le souhaitez, à la conclusion de vos affaires à partir du 16 novembre. Nous organisons un événement pour permettre aux entreprises de se rencontrer. Si vous gagnez, nous gagnons aussi. Nous sommes autant impliqués que les chefs d’entreprise.

L.C.K. : Quels sont les secteurs au cœur de l’événement ?

T.G. : Le forum est multisectoriel, mais il existe des secteurs privilégiés qui correspondent aux besoins du pays. Il s’agit de l’agriculture, l’agroalimentaire, les énergies, les mines, le tourisme, l’hôtellerie, les transports, la logistique, les bâtiments, travaux publics et constructions.

L.C.K. : Quelles sont les dispositions logistiques arrêtées pour les rencontres et les discussions ?

T.G. : Nous avons aménagé le chapiteau de Pullman hôtel. Il y a deux cent cinquante tables, chaque entrepreneur peut échanger pendant trente minutes à une table bien indiquée avec un interlocuteur bien identifié. Toutes les trente minutes, il peut aller à une nouvelle table.

Propos recueillis par Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Tay Godwin

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