Interview. Hugues Vogel Goma Ntsonda : « Le prochain prix Pool Malebo Music Awards sous le signe de l’émergence culturelle »

Jeudi 14 Novembre 2019 - 20:29

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Les difficultés n’ont pas manqué lors de la première édition de Pool Malebo Music Awards qui s’est tenue à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), du 29 octobre au 1er novembre. Dans cette interview accordée aux Dépêches du Bassin du Congo, le coordonnateur du comité d’organisation de Brazzaville exprime sa déception et promet de relever le défi au deuxième rendez-vous prévu pour l'année prochaine à Brazzaville.

 

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Quels sont les enseignements que l’on peut tirer de la première expérience de Pool Malebo Music Awards​?

Hugues Vogel Goma Ntsonda (H.V.G.N.) : Nous remercions les autorités des deux Congo pour avoir accepté ce projet Pool Malebo Music Awards ainsi que tous les acteurs culturels qui ont cru en nous. Au départ, ce n’était pas facile de les convaincre tous, y compris les artistes eux-mêmes, parce que plusieurs projets de ce genre ont été initiés mais n’avaient jamais abouti. Nous y avons engagé la République; puisque c’était les deux Congo à travers la musique. Après cette première expérience, nous retiendrons que nous avons eu la musique de la RDC et de la République du Congo sur un même podium (…) Il y a eu aussi l’engouement des décideurs culturels pour remplir cette salle d’un hôtel de Kinshasa. Mais, nous avons connu des difficultés énormes, surtout nous qui sommes du comité de Brazzaville.

L.D.B.C. : Quelles ont été ces difficultés ?

H.V.G.N. : Nous avons introduit une cinquantaine de courriers et aucun  n’a un écho favorable. Il y a eu seulement Marius Okana, le vice-maire de Brazzaville, qui nous a aidés financièrement à la dernière minute, et quelques amis partenaires comme Exau Business, Canoé qui ont facilité la traversée des artistes à Kinshasa. Le reste sortait de notre poche.

L.D.B.C. : Et votre accueil à Kinshasa ?

H.V.G.N. : En dehors des artistes de la diaspora tels Sam Tallanis qui a eu le prix de meilleur artiste de la diaspora, les Bantous de la capitale, Belle Angnelé, Chairman Jacques Koyo qui étaient logés dans des bonnes conditions, le reste de la délégation n'a pas été logé comme souhaité. Mais nous ne nous plaignons pas parce que l’essentiel était la réussite de l’événement. Les amis de Kinshasa nous ont fait savoir qu’ils ont aussi connu les mêmes difficultés financières que nous. Certes, l’activité était placée sous l’autorité du président de la RDC, Félix Tshissekédi, représenté par son conseiller spécial. Mais l’enveloppe promise n’était pas arrivée. Les amis avaient préfinancé l’événement alors que nous avons besoin d’argent pour que le projet avance.

L.D.B.C. : Comment se prépare alors 2020 ?

H.V.G.N. : Nous avons déjà commencé à travailler. Je vous assure que beaucoup de choses vont changer. Cette deuxième édition sera placée sous le signe de l’émergence culturelle. Nous allons redorer le blason de l’artiste congolais, le reconnaître à juste titre. On déplore aujourd’hui le manque de professionnalisme de certains ; les textes sont dépourvus de sens, riches en propos obscènes, des dédicaces de bout en bout. Ceux de Brazzaville récompensés à Kinshasa l’ont mérité. Puisque ceux qui gèrent Pool Malebo Awards de Brazzaville sont des culturels. C’est toujours dans cette dynamique que nous allons élargir cette fois-ci le chant jusqu’à l’intérieur du pays pour dénicher les artistes qui sont parfois très célèbres dans leurs localités respectives mais ne le sont pas à Brazzaville parce que ne passant pas sur les médias. Nous sommes en train d’engager une foule artistique du mois de février à la date de la prochaine édition.

L.D.B.C.: Pour terminer…

H.V.G.N. : Je demande au ministère de la Culture et des Arts, aux sponsors et à bien d’autres partenaires de croire en ce Pool Malebo Music Awards. J’en appelle également à nos collègues chroniqueurs parce qu’il y a trop d’hypocrisie dans notre monde. Mais je pense qu’un projet pareil mérite d’être soutenu par tous. Malheureusement, nous avons l’impression qu’il est combattu par nos amis de la culture. Beaucoup de projets similaires sont morts faute de soutien.                                                                                                                                                                   

Propos recueillis par Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Hugues Vogel Goma Ntsonda

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