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L’Afrique au cœur de la lutte mondiale contre les faux médicaments

Lundi 23 Décembre 2019 - 11:30

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Le début de l’année 2020 sera marqué par un sommet inédit qui se tiendra à Lomé, capitale du Togo, qui réunira six chefs d’Etat africains – Togo, Gambie, Congo, Niger, Sénégal, Ouganda – et sera consacré à la lutte contre les faux médicaments, l’un des fléaux les plus terribles auxquels l’homme moderne se trouve confronté. Avec, en conclusion, la signature d’un accord international, l’Initiative de Lomé marquera à coup sûr l’un des grands tournants de l’histoire contemporaine.

Pour mesurer l’importance de l’enjeu que représente ce sommet organisé à l’initiative de la Brazzaville Foundation que préside Jean-Yves Ollivier, dont le siège est à Londres et qui rassemble en son sein de hautes personnalités parmi lesquelles figure le prince Michael de Kent, il suffit de rappeler les chiffres suivants tirés des documents que la fondation met dès aujourd’hui à la disposition de la presse internationale : deux cents milliards de   dollars de médicaments    falsifiés – soit 10 à 15 % du marché pharmaceutique mondial ! –, plusieurs centaines de milliers de morts causés par ces faux médicaments dont cent vingt-deux mille enfants de moins de 5 ans, cent vingt-huit pays frappés directement par ce fléau, 42 % des médicaments falsifiés ou de qualité inférieure saisis en Afrique depuis 2013 ! Et, bien sûr, au centre de ces trafics, des réseaux criminels qui s’enrichissent sur la misère humaine au point que les faux médicaments sont aujourd’hui « plus rentables que la plupart des stupéfiants ».

Nous serons présents à Lomé, les 17 et 18 janvier prochains, afin d’écouter ce qui se dira dans l’enceinte du sommet consacré à la lutte contre les faux médicaments et transmettre à nos lecteurs les conclusions qui en sortiront. Mais d’ores et déjà et sur la base des informations qui nous parviennent de la Brazzaville Foundation, nous pouvons dire avec certitude qu’un pas décisif sera enfin franchi dans la lutte contre ce fléau. Avec la signature d’un accord international entre les six Etats présents qui permettra de pénaliser enfin ces trafics et qui servira de base à un engagement concret de la sphère mondiale tout entière pour mettre un terme à ces dérives mortelles.

Ce que l’on doit comprendre dès à présent et qui justifie cette Réflexion, c’est que l’Afrique, ayant pris la juste mesure du danger que constitue le trafic planétaire des faux médicaments, entend maintenant combattre celui-ci avec tous les moyens légaux dont elle dispose. En tirant la sonnette d’alarme comme elle s’apprête à le faire à Lomé, elle déclenchera un mouvement qui gagnera très vite tous les continents et dont l’Afrique tirera à brève échéance le plus grand profit sanitaire.

Rappelons pour conclure provisoirement sur le sujet que la Brazzaville Foundation avait lancé cette campagne à Oyo dès le mois de mars 2017 et qu’elle a organisé, en 2018, une conférence à Londres sur le même sujet en partenariat avec le Harvard Global Health Institute et avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Preuve s’il en fallait une que le Congo est engagé au plus haut niveau dans la démarche vitale que constitue la lutte contre les faux médicaments.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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