Voie ferrée : 200 milliards FCFA pour réhabiliter la ligne de Mbinda

Dimanche 20 Avril 2014 - 5:25

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C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Aménagement du territoire, chargé de la délégation générale aux Grands Travaux, Jean-Jacques Bouya, au cours de la séance des questions orales avec débats au gouvernement, le 18 avril à Brazzaville

« Vu l’état critique de cette ligne, la réhabilitation complète demande 200 milliards FCFA. Sur fonds propres, nous n’aurons pas la possibilité d’assurer un tel investissement, d’où les négociations avec les investisseurs potentiels tels qu'Exxaro et d’autres institutions financières. Pour le moment, la priorité a été accordée à la réalisation d’un programme de suppression des zones à risques », a indiqué Jean-Jacques Bouya.

La fréquence des trains sur la ligne de Mbinda a été la bienvenue dans cette partie du pays. Cette ligne, partie intégrante du système des chemins de fer du Congo, se trouve depuis la catastrophe de Voungouti en 1991 dans un état de vétusté rendant difficile le trafic. « Un seul train partait dans cette direction, les raisons en étaient multiples. L’une d’entre d’elles est l’état de vétusté de cette ligne qui n’est pas, notons-le, plus vieille que celle qui relie Brazzaville à Pointe-Noire, qui a aujourd’hui 80 ans. Nous faisons de notre mieux pour améliorer cette situation. D’autres part, l’entreprise Exxaro a de grandes difficultés en matière de matériel moteur des locomotives et des wagons », a affirmé le ministre Rodolphe Adada.

Pour améliorer les services du CFCO, il a été prévu, dans le budget de l’état de cette année, l’acquisition d’une dizaine de locomotives. Avant d’entrer en possession de ce matériel, des négociations sont en cours entre le CFCO et cette société d’exploitation minière afin d’utiliser ce matériel en attendant la phase d’exploitation des minerais à Mayoko, dans le département du Niari. Notons que la société Exxaro a déjà importé un nombre important de machines, huit locomotives et environ 60 wagons.

« Nous voulons pérenniser cette action afin d'ajouter d’autres locomotives et mettre ainsi deux trains supplémentaires sur cette ligne. Mais actuellement, nous fonctionnons en mode dégradé. Nous ne sommes toujours pas satisfaits du résultat, malgré la mise en circulation de deux trains sur cette ligne. Nous sommes en pourparlers avec nos partenaires à l’étranger et aussi avec la société d’exploitation minière Exxaro pour la réhabilitation complète de cette ligne », a ajouté Rodolphe Adada.

Sur onze ministres interpellés, six seulement se sont présentés lors de la séance des questions orales avec débat au gouvernement. Les questions ont porté essentiellement sur l'intégration à la fonction publique des jeunes diplômés sans emploi, le projet de construction de 10 000 logements sociaux, le bitumage de certaines routes, la reconstruction des logements des sinistrés du 4-Mars, et l’ouverture de l’hopital de Talangai.

On a ainsi noté l’absence des ministres de la Justice, Aimé Emmanuel Yoka, des Hydrocarbures, Raphaël Loémba, de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, de l’Enseignement primaire et secondaire, Hellot Matson Mampouya, et de la Santé, François ibovi.

Les députés du l’Upads, mécontents, quittent la salle

Ainsi peu après l’ouverture de la séance, les députés du groupe parlementaire Upasds ont quitté l’hémicycle. Une interview a été accordée ensuite à la presse congolaise, au siège de la formation politique, enfin d’apporter quelques explications sur les raisons qui les ont conduits à quitter les lieux.

« Nous avons assisté à une scène, comme d’habitude, mais là c'est allé un peu trop loin. C’’est la quatrième fois consécutive que les ministres à qui nous posons des questions essentielles trouvent de bonnes raisons pour ne pas se présenter à l’hémicycle. Les uns après les autres s’absentent volontairement, ne viennent pas à cette séance très importante qui peut faire vivre le débat républicain. Aujourd’hui encore, lorsque nous sommes arrivés dans la salle, nous avons constaté que sur les cinq ministres absents, trois étaient ceux à qui nous avions posé des questions essentielles sur le débat politique actuel. Nous avons pensé que le débat devait être ouvert à l’Assemblée nationale, même si le débat politique se fait dans la rue, mais nous n'avons pas pu l'introduire. L’Assemblée nationale doit engager un débat républicain serein sur des questions aussi importantes que celle de la Constitution et le recensement administratif spécial. Mais devant ce refus de débattre avec nous, nous n’avions pas d’autres solutions, malheureusement, que de quitter la salle. On peut le regretter, mais notre place n’était plus là », a déclaré le président de ce groupe parlementaire, Pascal Tsaty-Mabiala. « Dans les prochaines questions orales avec débat au gouvernement, si ces ministres ne se présentent pas, nous aurons la même attitude, quitter la salle », a-t-il martelé.

Josiane Mambou-Loukoula