Slam : le coronavirus fait rater Toulouse à Guer2mot

Jeudi 26 Mars 2020 - 20:15

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L’artiste slameur Guer2mot n’a pas pu quitter Brazzaville pour Toulouse en France, où il devait répondre à l’invitation de l’espace culturel la Pierre Noire. Là-bas, ce dernier devait faire une performance de slam et animer un atelier d’écriture avec des personnes de 7 à 77 ans.

Après Toulouse, l’artiste devait rester aussi un moment à Paris avec la compagnie « Monsieur et madame » pour travailler sur la dramaturgie d’une création artistique débutée à Brazzaville en 2018 portant sur la construction du Chemin de fer Congo-océan  et les crimes coloniaux de la France.

Le tenant du titre du championnat national de slam en 2017, organisé par la Fédération congolaise de slam, n’a pas été détrôné depuis donc trois  ans. Depuis lors, il fait du slam son activité principale . « Je suis arrivé au slam par bifurcation. C’est en empruntant des chemins improbables. C’est Djo Chris, qui m’a intéressé à la chose pendant que nous étions encore étudiants. Celui qu’on appelait à l’époque le disciple incontestable de l’oralité. J’ai eu à présenter des slameurs en maître de cérémonie une fois. Puis il m’a dit viens nous assister à l’atelier à l’IFC. Depuis là, ça m’a plu et je suis resté en 2009 », a indiqué Guer2mot.

Le slameur a participé à plusieurs rencontres et festivals à Brazzaville et à l’étranger. On citera Ici L’Afrique ; Le hip-hop show ; Le festival lisapo à Kinshasa et à une session de slam Qui ne dit mot. Il n’y a pas longtemps il a pris part à la fête du livre et au slam d’Edouard Muné, en France en 2018. Le slam de Guer2mot est tiré de la tradition orale de ses grands parents. Un slam fait certes en français mais saupoudré avec des rythmes, des proverbes de son pays et de sa vision du monde. Il reconnait qu’il y a beaucoup d’amour de la part du public quand il est sur scène. Cette motivation fait qu’il distille de la joie de façon continue à ses spectateurs lors de ses prestations. « On arrive à faire danser, faire réfléchir ou penser avec les textes de slam. On arrive à échanger avec des gens, à établir des ponts, principalement celui de Kinshasa et Brazzaville », a déclaré l’artiste slameur qui regrette par la même occasion de ne pas être à Kinshasa à cause de cette pandémie qui met aujourd’hui le monde entier à genoux.

Pour Guer2mot, l’idéal est de finir la construction de ce pont entre les deux capitales les plus rapprochées du monde. Comme il aime se le dire souvent : « de Pointe-Noire à Lubumbashi, c’est un seul Congo et un seul peuple ». Ce pont est en train d’être construit petit à petit à travers les productions en public des deux côtés de la rive. Etienne Racias et Peter Copodra ont presté au bistrot Du’Paris à Brazzaville. Notons que tous les trois mois, il y a un artiste slameur de la RDC qui vient se produire à ce cabaret. En février, Guer2mot a joué à Awards de Kinshasa, un centre d’art alternatif hors du réseau des Instituts français et du centre Wallonie de Bruxelles, situé à Bandal. Une initiative propre des artistes kinois.

Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Guer2mot

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