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Autour du Covid-Organics

Mercredi 6 Mai 2020 - 17:41

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Vu du continent africain, le Covid-19 représente un cas exceptionnel de santé publique. Il atteint l’Afrique alors que ses dégâts planétaires ont déjà conduit à la révision des stratégies des systèmes de santé et des prospectives économiques. Bien plus, il remet en question désormais nos modes de vie quotidienne alors que des mesures préventives de confinement et de distanciation sociale restent partout les meilleures dispositions à observer.  

C’est dans cet état de fait de la recherche scientifique que le président malgache, Andry Rajoelina, suite aux travaux de l’Institut Malagasy de Recherche Appliquée (IMRA), a annoncé, le 20 avril dernier la production d’un remède préventif et curatif à base d’Artemisia annua. Cette plante, connue pour être très efficace contre certaines formes graves de paludisme, est produite à Madagascar depuis 1975.

Pour les besoins de la crise sanitaire actuelle, les recherches menées à l’IMRA ont permis d’isoler les principes actifs de l’Artemisia annua pour produire une solution buvable aux effets préventifs et curatifs. A l’expérience, il apparaît que ce remède offre des résultats concluants sur les personnes déclarées positives au test du Covid-19.

     Le « Covid-Organics », de son nom, est donc le résultat de la conjonction de la médecine traditionnelle et de la médecine moderne. Dans sa forme actuellement distribuée, il s’agit d’un sirop dont les bienfaits sur les malades sont perceptibles au bout de sept jours. Avec raison, l’on comprend aisément pourquoi la production d’un tel remède venu d’Afrique, alors que les chercheurs du monde entier s’attèlent encore activement à trouver un vaccin, relève de l’inattendu.

La communauté scientifique dira, pour sa part, à quelle proportion le « Covid-Organics » peut être placé au compte d’une avancée significative. Mais, ce débat ouvert ne saurait détourner l’attention sur le fait que, face à une pandémie aussi ravageuse, la conjugaison des efforts est la meilleure manière de pousser la recherche scientifique vers l’affinement éprouvé de ses méthodes.

L’impressionnant soutien exprimé par plusieurs chefs d’Etat africains au président malgache, Andry Rajoelina, ne vise pas d’abord les enjeux commerciaux, comme on le voit souvent dans la défense des intérêts des firmes pharmaceutiques. Ici, il s’agit de reconnaître la volonté d’un chef d’Etat qui offre à son peuple et à ceux qu’il a appelés lui-même ses « frères d’Afrique » la contribution de son pays à la recherche d’une solution contre le coronavirus.

L’on gagnerait tous davantage à saluer l’acte par lequel Madagascar, premier producteur industriel de l’Artemisia annua en Afrique, troisième producteur mondial d’huiles essentielles, ouvre la voie pour une exploration scientifique poussée au service de la santé publique. Nous nous devons d’apporter notre soutien à ce pays frère et à son président pour cette volonté manifeste à la recherche d’un antidote contre le Covid-19. Cela permettra à coup sûr de soulager nos populations. Car, aujourd’hui, ce grand pays insulaire a pris date avec l’histoire en donnant au monde une part importante de sa richesse.                                                                                                                                                       

Bélinda Ayessa

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Édition Quotidienne (DB)

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