Croisade judiciaire contre Joseph Kabila : l’évêque Pascal Mukuna à son tour traduit en justice

Samedi 9 Mai 2020 - 12:08

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Le leader religieux vient d’être traduit en justice par Mamie Tshibola, épouse d’un de ses anciens collaborateurs, pour « viol, rétention illicite et menaces de mort ».

Le responsable de l'église Assemblée Chrétienne de Kinshasa (ACK) est désormais sous les feux de l’actualité. La récente publication sur les réseaux sociaux d’un sextape, qui a littéralement souillé son honneur en tant que pasteur, n’aura visiblement pas eu raison de son obstination à en découdre avec Joseph Kabila. Le controversé pasteur est plus que jamais déterminé à poursuivre l’ex-président jusque dans ses derniers retranchements. Qui est derrière lui ? Nul ne le sait. A-t-il un problème personnel avec celui qu’il avait adulé hier et qui serait pour beaucoup dans son ascension sociale ? Difficile de décrypter l’attitude de l’initiateur de l’Eveil patriotique qui emprunte là un chemin sinueux et glissant.

 N’écoutant que la voix de sa propre raison, le pasteur est finalement passé à l’acte en déposant, le jeudi 7 mai, une plainte auprès du Parquet général près la Cour constitutionnelle, contre l'autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC). Pour ce leader religieux, l’ex-président est responsable des maux dont souffre la RDC aujourd’hui à cause de la main basse que lui et ses acolytes ont fait sur les richesses du pays.

Au-delà des crimes économiques, l’évêque pasteur met également à charge de Josep Kabila dix dossiers relatifs aux violations des droits humains pour lesquels le prédécesseur de Félix Tshisekedi se doit de répondre. Il s’agit du massacre des adeptes de Bundu Dia Kongo dans le Kongo central, de l’affaire Armand Tungulu, de l'assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana dans les locaux de la Police nationale congolaise (PNC), des massacres des jeunes kulunas à Kinshasa par la PNC  dans l'opération Likofi, des fosses communes de Maluku, des massacres de Mwanza Lemba dans le Kasaï, des massacres et fosses communes dans le Kasaï, de l'assassinat de deux experts des Nations unies dans le Kasaï, de l'assassinat des manifestants et incendies des sièges de partis politiques en 2016 et de l'assassinat de plusieurs personnes lors des manifestations organisées par le Comité laïc de coordination.

En réaction à la démarche de  Pascal Mukuna, une de ses nombreuses conquêtes en la personne de Mamie Tshibola est sortie de sa réserve pour traduire à son tour l’évêque en justice pour « viol, rétention illicite et menaces de mort ». Epouse d’un ancien proche collaborateur du pasteur, la bonne dame véhicule une version de faits qui crucifie Pascal Mukuna, sextape à l’appui, le faisant passer pour un pervers.

Dans sa plainte, Mamie Tshibola soutient avoir été violentée par le pasteur qui l’aurait obligé à avoir des rapports sexuels avec elle pour qu’elle puisse récupérer le certificat d'une parcelle de son mari située dans la commune de Bandalungwa. « C'est ainsi qu'il m'avait invité à l'église ACK de Bandal et m'a contraint d'avoir des relations sexuelles avec lui. Monsieur le procureur, j'ai fait ma part du marché et il a refusé de restituer ces documents », allègue la requérante dans sa plainte. Et d’ajouter : « Les deux dernières relations sexuelles qu'il a eues avec l'évêque Mukuna étaient sous la menace d'une arme en son bureau ».

Qui est derrière la plaignante ? Difficile d’y répondre. Dans les milieux des fidèles de l’ACK, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la « Kabilie » est derrière ce coup qui procède d’un mode opératoire bien connu. En attendant l’instruction de ces deux dossiers judiciaires, la démarche de l’évêque Pascal Mukuna est au cœur de la polémique dans les milieux concernés.      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

L'évêque Pascal Mukuna

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