Interview. Jean Elie Ngoya : « Nous tenons à accorder à AS Otoho une vraie mise au vert avec les multiples confrontations à l’échelon africain »

Lundi 11 Mai 2020 - 16:20

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Le manager général de l’AS Otoho a assuré avoir trouvé, avec le staff technique, un plan d’action qui permettrait à l’équipe championne du Congo de mieux affûter ses armes pour la prochaine campagne africaine

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B). L’AS Otohô est championne du Congo pour la troisième fois d’affilée. Votre commentaire en tant que manager général du club ?

Jean Elie Ngoya (J.E.N).  C’est un travail de dure labeur en dépit d’un début de saison difficile. Avec le retour du coach Alou Badra à la tête de l’équipe, le club a visiblement eu un second souffle. Je félicite l’ensemble du staff technique ainsi que les joueurs et dirigeants qui comme toujours ont soutenu le club à fond.

L.D.B. L’AS Otohô retrouvera la Coupe d’Afrique la saison prochaine. Comment faire pour lui permettre cette fois-ci de franchir un palier ?

J.E.N. Nous avions tenu deux réunions en inter conférence avec le staff technique et sur instruction du président Olanguet Mô. Nous avions déjà un plan d’action accepté par tous. Nous attendons juste les dates des compétitions pour se mettre au travail.

L.D.B. Quels enseignements peut–on tirer de votre  dernière participation à la Ligue africaine des champions ?

J.E.N. Nous avions croisé un adversaire de taille et habitué à la Ligue des champions (les Mamelodi Sundowns). Au match aller en jouant en supériorité numérique, il était possible pour nous de faire sérieusement la différence, c’est-à-dire alourdir l’addition pour voyager en mode sécurité en Afrique du Sud. Cela n’a malheureusement pas été le cas. En faisant le tour d’horizon de cette double confrontation, nous avions réalisé que notre préparation pour cette compétition ne nous a pas aidés. Le calendrier de la Coupe du Congo et le match aller  contre Mamelodi qui se profilait étaient difficiles à gérer. Cette fois-ci, nous tenons à accorder au groupe une vraie mise au vert avec les multiples confrontations à l’échelon africain.

L.D.B. Quels sont les objectifs du club pour la saison prochaine ?

J.E.N. Les objectifs restent les mêmes. Nous devons gagner les compétitions nationales (championnat et coupe du Congo) pour participer à l’une des compétitions africaines dans le but d’atteindre au moins la phase de poules de la compétition africaine.

L.D.B. En tant que manager général, vous avez mis en place un projet de jeunes ambitieux. Que peut-on espérer de ces jeunes ?

J.E.N. Le projet U-20 s’étale sur trois ans. Nous avions parcouru quelques localités ciblées du pays pour recruter les meilleurs jeunes. Je profite de l’occasion pour remercier le préparateur physique, Prosper Loubelo, ainsi que les coaches Baza Laurdane et Thierry Kikoulouba qui ont tous fait d’énormes sacrifices pour sortir ce projet sous terre. D’ici à trois ans , l’objectif est d’avoir au moins dix joueurs issus du projet dans le noyau de l’équipe seniors et  trois à cinq joueurs dans toutes les catégories des équipes nationales du Congo. Et enfin 10% de cet effectif, éventuellement les meilleurs, pourraient finir leur formation dans les pays du Maghreb et en Europe pourquoi pas. Ce qui peut générer à l’équipe d’autres sources de financement.

L.D.B. Vous avez parcouru plusieurs localités mais pas Pointe-Noire, pourquoi ?

J.E.N. On avait un impératif de temps et ça coïncidait avec la détection que  Valdo  organisait à Pointe-Noire. On n’a pas voulu se télescoper avec eux.

L.D.B. Au terme de ce travail de détection, vous avez qualifié vingt- huit joueurs, laissant en attentes cinq autres. Pour quelle raison, coach ?

J.E.N. Nous avions délibérément laissé en suspens cinq places car des pays limitrophes nous ont proposé une collaboration. Donc laisser une porte ouverte nous a paru judicieux au niveau du staff.

L.D.B. Ces jeunes, une fois mis à l’essai,  réalisent des résultats encourageants dans le championnat de leur catégorie. Quelle est la recette ?

J.E.N. Notre focus n’est pas le résultat forcément même si nos dirigeants aiment toujours gagner (rire). Nous n’avions même pas mis en pratique 15% de notre plan d’action. Si aujourd’hui, nous sommes quasi certains d’être sur le bon chemin, c’est parce que nous avions scrupuleusement suivi les conseils de notre préparateur physique et cela nous a aidés à repérer des talents perfectibles. Nous avons visiblement gagné du temps et simplifier nos méthodes de sélection même si cela n’a pas été du gout de certains collègues. Mais c’est de la critique que jaillit la vérité. Nous les remercions malgré tout.

L.D.B. Dans toutes choses, les difficultés ne manquent jamais. Qu’est-ce que  vous redoutiez de plus qui pourrait  freiner l’épanouissement de ces jeunes ?

J.E.N. Je suis quelqu’un de très exigeant et pointilleux mais  j’avoue que les dirigeants sont présents et font le nécessaire comme la  plus belle femme qui  ne peut donner que  ce qu’elle possède.

L.D.B. Auriez-vous une évocation tardive ?

J.E.N.  Oui bien entendu. Nous avions réalisé pas mal de choses depuis  que j’occupe le poste de manager général. L’AS Otohô possède à ce jour un site web opérationnel (www.otohofootballclub.com). Nous avons réussi à mettre un projet de jeunes très ambitieux. Le club envisage un partenariat avec les clubs satellites au Maghreb et en Europe. Nous collaborons avec trois boites d’agents de joueurs pour présenter notre travail dans les années à venir. Tout ceci grâce au président Raoul Ominga  qui aime vraiment la jeunesse. J’ai pu  me rendre compte de cela les quelques fois que je l’ai approché. Au nom de tous les jeunes qui ont accepté de nous suivre dans ce projet ambitieux, je remercie l’ensemble des membres du club, dirigeants et sympathisants pour leur soutien.

Propos recueillis par James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

Jean Elie Ngoya, le manager général de l'AS Otohô/DR

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