RDC : l’UE appelée à globaliser la gestion de la crise sécuritaire

Samedi 23 Mai 2020 - 13:14

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Le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en RDC (Miss-RDC), qui note que les actions dans ce sens ne cible uniquement que l’Ituri, fait remarquer que la plupart des régions de la RDC « sont en proie à des ennemis de la paix qui sèment au quotidien des violences inouïes ou des tueries qui causent des déplacements massifs de la population ».

Dans une réaction du 22 mai, le Miss-RDC) s’est réjoui de la publication d’un communiqué de l’Union Européenne (UE) en rapport avec l’insécurité qui prévaut en Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Mais ce mouvement s’est dit inquiet que seul l’Ituri soit ciblé alors que la plupart des régions de la RDC sont le théâtre de cette insécurité décriée où des ennemis de la paix sèment au quotidien des violences et des tueries causant des déplacements massifs de la population. Le Miss-RDC note, dans son argumentaire, que dans le répertoire d’hostilités, il y a Beni, qui est menacé avec les invincibles ADF, Ituri avec les Codeco, Lubero avec les multiples Maimai, Rutshuru avec les Nyatura et les FDLR, Sud-Kivu, dans les hauts plateaux de Fizi-Itombwe, avec les Twaruneho-Gumino et les Yakutumba, alors qu’il y a également des incursions des forces rwando-burundo-zambiennes et, dernièrement, les envahissements des forces centrafricaines et des Mbororo dans le nord du pays.

Fort de cette description, le Miss-RDC dit conseiller à l’UE d’«éviter la discrimination dans la gestion globale de la crise sécuritaire en RDC car celle-ci est d’une part à la base du désordre sécuritaire ordonné par le déversement dans cette région des réfugiés armés et civils sans aucun programme cohérent de retour et d’encadrement de ces derniers selon les normes humanitaires ». Les indignés, qui saluent cette décision de l’UE de soutenir les efforts des autorités congolaises en coordination avec ses partenaires tel que stipulé dans son message, rappellent à la communauté internationale le désir manifeste de la population congolaise sur le retrait de la force de la Monusco, « qui a suffisamment démontré ses limites dans la protection des civils dans les régions citées ci-haut ». Pour ce mouvement, à la place, il serait plus efficace d’envoyer une force d’intervention urgente et rapide adaptée, du genre Artemis, capable de mettre fin à ce cycle interminable de violences dans l’est du pays.

Des sanctions pour endiguer le cycle de violences

Le Miss-RDC encourage également la prise des sanctions ainsi que l’application immédiate des mesures adéquates à l’égard des personnes, groupes ou organisations obstacles à la paix. Ce mouvement attend de l’UE notamment de faire pression sur les autorités congolaises pour une purge au sein de l’armée et de la police nationale. Aussi les indignés appellent-ils cette organisation internationale à aider au renforcement des capacités de l’armée congolaise, avec la mise en place d’une force spéciale de surveillance des frontières pouvant faire face aux incursions répétitives des armées étrangères voisines. Ils attendent également des facilités pour la répression des crimes graves commis dans le pays depuis qu’il est victime des conflits armés et non armés, en établissant un tribunal ad hoc « afin de poursuivre et de juger les auteurs tant nationaux qu’internationaux impliqués dans la violation du droit international humanitaire en RDC ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les membres de Miss-RDC lors d'une action

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