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Le temps des guérillas !

Samedi 5 Septembre 2020 - 17:39

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Le moins que l’on puisse dire, ou plutôt écrire, dans le temps présent est que loin de s’unir pour lutter contre les maux qui la menacent, l’humanité se divise à nouveau au risque de provoquer des crises plus graves encore que celles des deux siècles précédents. En témoignent les tensions militaires qui se multiplient en Méditerranée orientale où la Turquie affronte la Grèce, l’Italie, la France, dans le Golfe persique où l’Iran, Israël, les Etats-Unis se défient de plus en plus ouvertement, dans la Mer de Chine du Sud où les deux premières puissances mondiales que sont la Chine et les Etats-Unis se provoquent à fleurets de moins en moins démouchetés.

 

S’il est peu probable, du moins pour l’instant, que ces guérillas dégénèrent au point de provoquer une nouvelle guerre mondiale, il est d’ores et déjà certain qu’elles auront un effet très négatif sur les trois grands défis que doit relever l’espèce humaine en ce début du vingt-et-unième siècle : d’abord la lutte contre le dérèglement climatique qui s’accélère d’année en année et provoquera des catastrophes naturelles que nous serons incapables de contrôler; ensuite la multiplication des crises sanitaires dont la pandémie de Covid-19 donne dès à présent une idée précise et que l’augmentation de la population mondiale ne peut qu’accélérer à brève échéance; enfin l’aggravation de la pauvreté dans de nombreuses régions du globe que susciteront la dégradation de la nature et le repli sur soi des nations riches afin de se protéger contre les effets dévastateurs qui en résultera.

 

Le problème auquel la communauté mondiale se trouve confrontée du fait de l’accumulation de ces problèmes est celui de l’inconscience des grands Etats  dont les gouvernants font preuve face aux défis du temps présent. Tout comme cela s’était passé dans le monde occidental au dix-neuvième et au vingtième siècle, les Etats riches se croient capables de tirer, comme on dit, leur épingle du jeu et, de ce fait, se défient ouvertement sans prendre la mesure des désastres que cet égoïsme provoquera inévitablement. Alors que la seule façon de résoudre les problèmes ici évoqués en quelques lignes serait de s’asseoir autour de la même table pour faire taire leurs différends et trouver des réponses concrètes aux problèmes actuels, les dirigeants des Grands de ce monde croient naïvement qu’ils parviendront à se protéger.

 

Quitte à nous répéter une fois de plus disons que la seule façon de contraindre ces mêmes Grands à mettre un terme à leurs guérillas pour s’employer à prévenir les crises globales qui en résulteront est de les mettre clairement devant leurs responsabilités. Autrement dit de faire en sorte que les Nations unies fassent entendre la voix des peuples émergents, non par l’intermédiaire d’un Conseil de sécurité qui est lui-même prisonnier des grandes puissances mais par celle de son Assemblée générale qui devrait se réunir dans quelques semaines à New York.

 

Les tensions croissantes en Méditerranée orientale, dans le détroit d’Ormuz et en mer de Chine du sud lancent un cri d’alarme que personne, aucun peuple, aucun Etat, aucune institution ne peut plus ignorer ou feindre d’ignorer.

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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