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Quand le sororat latent s’installe timidement en ville !

Samedi 26 Septembre 2020 - 16:30

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En des termes simples, le sororat est le fait que la sœur cadette prend la place de sa grande sœur, dans le foyer conjugal, quand cette dernière ne vit plus, ceci pour éviter la dispersion des enfants. Car la présence de cette tante maternelle au foyer comble bien les attentes de la progéniture restante.

Alors que constatons-nous ? Ce sororat a cédé la place au sororat dit latent dans nos villes. Le sororat qualifié de latent se passe au moment du vivant de la grande sœur et cela crée de la jalousie tout en divisant certaines familles. Ce sororat est porteur de plusieurs rejets même du côté de la belle famille et cause parfois des grincements de dents au niveau des parents de l’époux.

Que l’on veuille ou pas, même en plein modernisme, la parenté en Afrique va au-delà du petit cercle restreint familial composé exclusivement du père, de la mère et des enfants. Cette familiarité couvre toute la consanguinité lignagère notamment, des grands-parents, parents, mamans, oncles,  tantes, enfants, neveux et nièces, cousins et cousines, frères, sœurs, demi-sœurs et demi-frères, bref tous les agents familiaux directs ou indirects qui se résument en papas, mamans, tantes et oncles.

Ce qui revient à dire que le grand-frère ou le petit-frère de papa est papa, la grande sœur ou la petite-sœur de maman est maman. L’oncle est le frère de maman et la tante est la sœur de papa. Alors, c’est cette réalité anthropologique qui se cristallise de plus en plus dans nos villes actuellement. C’est pourquoi, il n’est pas rare de voir en plus de la petite-sœur née du même père et de la même maman, une grande-sœur élever ses cousines et ses nièces qui sont toutes ses petites-sœurs. Alors c’est par là que commence ce sororat latent.  

La chose tend à devenir une réalité courante, disons-le sans détour, car le plus souvent la petite-sœur  de l’épouse  qui arrive pour étudier auprès de sa grande sœur, quand elle atteint l’âge majeur, finit par tomber enceinte de l’époux de sa grand-sœur et cela perturbe le plus souvent des bons rapports que sa grand-sœur avait au préalable avec son mari.

Encore que dans d’autres ménages ou foyers, les querelles ne s’arrêtent pas qu’à la simple dispute des deux sœurs. Elles gagnent des parents, surtout si cette cadette est née de la « tante » de celle qui est au foyer. Ces querelles se transportent au niveau des mamans, tantes et oncles. Amplifiées par certaines jalousies, ces querelles se transforment en des divisions familiales. C’est triste comme réalité.

Du côté de l’époux, il y a aussi un grincement de dents, car ses parents maternels et paternels voient d’un mauvais œil le comportement de cette cadette qui est « rentrée » en force dans la « matrimonialité » de sa grand-sœur. Et cela présage, selon eux, l’instabilité conjugale que va vivre leur fils. Alors, une chose est vraie, gare au sororat latent, car il divise des familles. Rares sont donc des familles qui se soudent maintenant grâce au sororat latent.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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