Opinion

  • Réflexion

Pour une meilleure gouvernance mondiale

Samedi 10 Octobre 2020 - 18:33

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Ce que démontrent, ou plutôt confirment, les crises que nous voyons se multiplier à travers le monde est bien le fait – souligné ici même à plusieurs reprises ces derniers temps – que la communauté internationale s’avère aujourd’hui incapable de prévoir, d’anticiper, puis de gérer ou d’apaiser les conflits qui dressent des nations les unes contre les autres au risque de provoquer une déflagration mondiale.

 

Du Haut-Karabakh où s’affrontent l’Azerbaïdjan et l’Arménie à la Mer de Chine du Sud où se défient les Chinois et les Américains, en passant par le Proche- Orient où s’aggrave la guerre larvée que se livrent Israéliens et Palestiniens, par la Méditerranée orientale où Grecs et Turcs se font face les armes à la main, par la Libye toujours en proie à un désordre politique dévastateur, par la sous-région africaine du Sahel-Sahara  où les milices islamistes tentent de conquérir le Mali, le Niger, le Burkina Faso et même le Nigeria,  la liste est longue, très longue des zones géographiques que la violence menace aujourd’hui de détruire sans que les Nations unies soient capables d’intervenir efficacement. La preuve, s’il en fallait une, que le système de prévention et de gestion des crises mis en place au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, il y a donc soixante-quinze ans, est aujourd’hui totalement dépassé.

 

Au cœur de ce triste constat figure une institution :  le Conseil de sécurité de l’ONU, ou plus exactement le petit groupe de cinq grandes nations –  ChineÉtats-Unis d'AmériqueFédération de RussieFranceRoyaume-Uni – qui en sont les membres dits « permanents » et qui sont censés agir pour préserver la paix mondiale. Un petit groupe de pays qui détient la réalité du pouvoir mondial et que les dix pays membres « non permanents » de ce même Conseil,  c’est-à-dire ne disposant que d’un mandat de deux ans, ne parvient pas à faire agir dans le bon sens.

Les crises auxquelles nous assistons et qui ne cessent de s’aggraver en raison notamment des défis directs ou indirects que se lancent en divers coins du globe les trois superpuissances que sont la Chine, les Etats-Unis et la Russie apportent la preuve accablante que cette forme de gouvernance mondiale a fait son temps. Et que, par conséquent, il convient de la réformer au plus vite si l’on veut éviter un dérapage général que l’humanité dans son ensemble paierait au prix fort avec des affrontements directs et peut-être surtout mais aussi avec une incapacité de gérer les défis climatiques dont dépend l’avenir de l’humanité.

Réformer l’Organisation des Nations unies est d’autant plus nécessaire que la masse humaine ne cesse de croître sur les cinq continents et que les populations des cinq pays membres de son Conseil de sécurité en constituent à peine le quart. Dans un pareil contexte un rééquilibre politique est évidemment indispensable car lui seul contraindra les « Grands » de ce monde à regarder enfin la vérité en face et à cesser de le défier au risque de plonger la planète dans le chaos.

 

Soyons tous conscients que la paix mondiale ne peut désormais venir que d’une réforme en profondeur de la gouvernance planétaire.

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles