Conférence-débat : Quel journalisme à l’ère de l’Internet et des médias sociaux ?

Jeudi 5 Juin 2014 - 18:17

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Le thème a été abordé mercredi 4 juin à Brazzaville, par Jean Claude Nkou, manager du portail Congo-site actualité, consultant en communication politique et spécialiste internet, médias sociaux et e-réputation, face à des étudiants en journalisme et communication de l’Université Marien-Ngouabi

La rencontre initiée par Idriss Antonin Bossoto, enseignant chercheur à l’Université Marien-Ngouabi, était passionnée, car la thématique, plus que d’actualité avec le boum d’Internet et l’apparition de nouvelles formes de communication, réside au cœur des préoccupations du journalisme, confronté aujourd'hui à la révolution numérique.

Le développement rapide des médias numériques (journaux et TV en ligne) et des réseaux sociaux a bouleversé le circuit classique de l’information. « La profession évolue et fait apparaître de nouveaux métiers comme le journalisme reporter d’Image, le journalisme multimédia ou web journalisme », explique Jean Claude Nkou.

Grace à Internet et aux plateformes de communication en ligne, tout le monde ou presque devient journaliste. Attirés par l’aisance que leur apportent les médias numériques et les réseaux sociaux, publier une information devient l’affaire d’un seul clic pour les journalistes. Mais, suffit-il donc de mettre en ligne une information pour devenir web journaliste? A priori non, explique l’expert, qui rappelle que les mutations technologiques en matière de traitement et de diffusion de l’information n’enlèvent pas les règles éthiques et déontologiques que doivent diriger le travail d’un professionnel.

Si Internet est une formidable chance pour gagner en temps et en audience, l’information à diffuser doit être fouillée, vérifiée et obtenue de sources sûres, appuie Jean Claude Nkou, répondant aux multiples questione des étudiants.

« Le journaliste web travaille pour des médias numériques. Dans ce métier la polyvalence est de mise et il faut être réactif. Dans les médias classiques, les journalistes ont l’habitude de plier bagage une fois l’information traitée et diffusée. Or, contrairement à la presse traditionnelle, ici, le journaliste peut actualiser un article après sa publication et choisir ses sujets en fonction des réactions des internautes. L’interactivité est primordiale. Le web est le seul média où la relation avec le lecteur est aussi étroite », poursuit l’expert.

Pour Jean Claude Nkou, il n’est plus question d’attendre. La révolution du numérique va tellement vite qu’il faut se former chaque jour. Une invite bien accueillie par les étudiants, mais qui ont évoqué en retour la difficulté de formation et d’actualisation des contenus des cours à l’université. « C’est une formidable chose, mais comment se former lorsque les cours sont théoriques et lorsque nous n’avons même pas de salle multimédia pour cela. Il y a surtout la difficulté de faire de la pratique », s’interroge un étudiant de 2e année.

Une évidence certes, souligne Jean Claude Nkou. Bien que cela soit le rôle de l’université qui s’y prépare assurément, la formation personnelle aux nouveaux concepts du journalisme multimédia doit être une préoccupation, assure-t-il. Car le monde de l’emploi dans les métiers de communication, devient de plus en plus méticuleux face aux exigences qu’impose le développement du numérique. 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Conférence-débat sur le journalisme à l’ère de l’Internet et des médias sociaux.