Aurore Benitia Ondongo : des coiffures dans l’air du temps

Samedi 20 Septembre 2014 - 5:45

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Fine et élégante, avec un mélange de sensualité et de détermination, Aurore Benitia Ondongo, de nationalité congolaise, installée dans le comté de Washington (Maryland), coiffe avec  amour. Âgée de 23 ans, cette fée de la coiffure a fait de son penchant un art à part entière. En attendant de rassembler les fonds pour ouvrir son univers de beauté, la jeune femme a emménagé une pièce dans son cocon où elle reçoit sa clientèle. Mais d’ores et déjà, vous pouvez retrouver ses créations sur sa page Facebook Aurore’s Hair Braiding Ekan

Sa notoriété s’est répandue par le bouche-à-oreille. Américaines, Africaines et même Asiatiques ont recours à ses services. Très jeune, Aurore se coiffe toute seule : « Je pense que c’est un don du ciel, je ne suis jamais allée dans une école de coiffure. Il suffit que je voie un modèle et regarde comment on le fait, et c’est parti, je me mets à l’œuvre ! » Coiffer, pour Aurore, est un art, et magnifier les cheveux de sa clientèle est un réel plaisir : « Je veux avant tout combler ma clientèle, car pour moi embellir les femmes par le biais de mes tresses, ce n’est pas seulement une affaire d’argent, c’est plus profond que ça ! »

« Il faut savoir que les tresses africaines sont de plus en plus tendance aujourd’hui aux États-Unis. » Entre les tresses couronne, façon Beyoncé, senegalese, individual, cornrows, weave, feeding cornrows, nubian twist, flufy twist, Aurore est de plus en plus sollicitée : « Mon carnet de rendez-vous est bien rempli, et je ne m’en plains pas ! » Novatrices, éthiques, épurées et modérées, chic ou décontractées, romantiques ou naturelles, certaines tresses sont faites avec des ajouts de mèches pour leur donner une meilleure tenue. Toutes les couleurs peuvent être envisagées, même les plus excentriques : « Vert, jaune et rouge, comme le drapeau du Congo », indique Aurore dans un éclat de rire.

Le tout dans un esprit de raffinement, car tresser pour elle est un art qu’elle conçoit au fil des jours puisqu’elle a recours à son imagination. Puis, grâce à ses doigts, elle donne forme à ses créations en dessinant sur sa toile : « La tête pour moi représente un tableau au travers duquel je peints et grave mes empreintes ! » Et le résultat est magnifique : des nattes libres couchées, cordons, avec des coups de raie en forme de cercle, de carré, de ligne droite ou serpentée qui s’harmonisent avec l’ensemble de la coiffure.

Toujours en quête d’une nouvelle méthode pour améliorer ses services, la jeune fille expérimente sur sa tête avant de le proposer à ses clientes : « Aux orties la monotonie, je veux des coiffures qui vivent et qui donnent une personnalité », révèle Aurore, qui reçoit sur rendez-vous les jours de la semaine comme en week-end pour des tresses ordinaires ou des coiffures de cérémonie. Aurore passe deux à trois heures pour tresser une tête et moins d’une heure quand il s’agit des tissages. Ses coiffures sont en général facturées environ 100 dollars, soit 40 000 FCFA, et au-delà.

La jeune femme ambitionne d’ouvrir une maison de beauté : « Pas un grand local, mais juste un petit cocon où mes clientes seront comme à la maison. Et nous pourrons papoter en prenant du thé et quelques cookies… » Installée depuis sept ans aux États unis, où elle vit avec son père, Aurore a étudié à la Colonel Zadock A. Magruder High School. Aujourd’hui employée chez Ashley Stewart, Aurore, fiancée et maman d’un petit garçon, commence prestement, mais sûrement à marquer son empreinte dans le Maryland. Nous lui souhaitons bon vent…

Annette Kouamba-Matondo