Ebola : les villes les plus vulnérables en cas d’épidémie

Samedi 18 Octobre 2014 - 12:30

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Les risques potentiels se présentent dans les pays en développement, plus précisément dans les principales mégapoles classées parmi les plus denses du monde situées essentiellement en Asie du sud (au moins cinq pays sur les dix).

Il n’est pas étonnant de constater le démarrage des formations sur Ebola dans la plupart de ces pays après la déclaration du virus comme urgence internationale par l’Organisation mondiale de la santé, le 6 août 2014. Il est question d’aider à une meilleure compréhension du virus, le mode de contamination, le traitement et la prévention. Ces villes d’Asie du sud sont menacées en raison de l’affluence dans les établissements de santé et des milliers de personnes qui voyagent pour des raisons professionnelles en Afrique, là où se trouve l’épicentre de l'épidémie d'Ebola. Des villes comme Mumbai, deuxième mégalopole la plus peuplée au monde (18 millions d’habitants), ou Delhi éprouveraient des difficultés à contenir une épidémie si un patient arrivait dans un de leurs hôpitaux. L’une des causes est justement l’état des installations de santé publique, et surtout que le virus peut se transmettre à une autre personne sur une courte distance.

Toutefois, MSF critique ce genre de spéculation, préférant ainsi maintenir une attention accrue sur la situation très volatile en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone après plus de 4 000 morts. À ce jour, il n’y a eu aucun cas en Inde ou dans n’importe quelle ville d’Asie. Mais les analystes rappellent tout de même qu’il y a bien eu le cas de Thomas Eric Duncan et du personnel médical qui l’a pris en charge au Texas, aux États-Unis d'Amérique. Le gouvernement du Bangladesh a mis en place des équipes dans trois aéroports du pays, y compris Dacca, la ville la plus peuplée au monde. Il a également démarré les formations de son personnel médical. Certaines villes comme Mumbai manquent d’unités de soins intensifs et connaissent un problème pour équiper leur personnel médical de masques de protection respiratoire. Les éventuels patients sont pris en charge à 5 km de l’aéroport international Chhatrapati Shivaji.

La période d’incubation du virus est de 21 jours. L’on n’exclut pas que le virus puisse s’exporter dans d’autres pays dans les prochains mois. Selon quelques chiffres provenant du ministère indien des Affaires étrangères, l’Inde a compté dans un proche passé 3 000 migrants au Liberia, 1 400 en Sierra Leone, 500 en Guinée et 25 000 au Nigéria. La Chine et l’Inde présentent ainsi le plus fort risque de voir l’épidémie se développer chez elles avec autant de voyageurs qui font des allers-retours avec l’Afrique de l’ouest. Outre le renforcement du contrôle des voyageurs et l’aménagement d’un site à l’aéroport international Indira Gandhi pour mettre en quarantaine les cas suspects, il n’existe pas de plan formellement établi pour faire face à une épidémie. Toutefois, l’on prévoit des exercices de simulation entre les 19 et le 21 octobre. Au-delà, le géant indien prévoit dix installations supplémentaires dans ses grandes villes pour l’analyse des échantillons, et des sessions de formation des intervenants d’urgence. Mais l’on n’est jamais trop bien préparé pour faire face à une épidémie de cette nature. Il faut ainsi multiplier les simulations, les tests de protocole pour s’assurer de la capacité de réaction.

Laurent Essolomwa