Enseignement supérieur : Georges Moyen dévoile ses priorités pour le Cames

Dimanche 2 Novembre 2014 - 13:30

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Le nouveau président en exercice du Conseil des ministres du Cames, le ministre congolais de l’Enseignement supérieur, Georges Moyen, entend s’atteler, avec ses pairs et le secrétaire général, à tout mettre en œuvre pour convaincre les partenaires de la nécessité d’investir en faveur de cette institution. Le but est de faciliter le développement du sous-secteur dans les dix-neuf pays membres.

Le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) a tenu récemment à Libreville, au Gabon, une table ronde des partenaires techniques et financiers. En marge de cette rencontre de deux jours, il s’est déroulé la 31e session du Conseil des ministres du Cames qui a porté son choix sur le professeur Georges Moyen. Élu pour un mandat de deux ans, il a dévoilé, dans un entretien avec Les Dépêches de Brazzaville, sa feuille de route qui s'articule en quatre axes principaux.

Le premier axe consiste à harmoniser le schéma du système Licence-Master-Doctorat  (LMD) dans l’espace Cames. Selon lui, ce système instauré en 2005 dans l’espace Cémac par les chefs d’État évolue à des vitesses différentes dans certains pays comme le Cameroun, le Gabon et la République du Congo. La deuxième priorité concerne l’enseignement supérieur privé. Prenant l’exemple du Congo, le professeur Georges Moyen a rappelé qu’il a déjà suspendu la réalisation des masters dans certaines écoles privées de Brazzaville. En effet, il doute de la qualité de certains enseignants qui prestent dans ces établissements parfois avec le diplôme de licence. « À partir de là, quel genre de master on distribue à des jeunes congolais ? Le rôle régalien de l’Éat fait que j’ai obligation de fermer ce master. On ne peut pas être enseignant en master si l’on n’est pas maître, professeur ou maître de conférences », a-t-il martelé.

Le troisième axe est lié à l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur. Ainsi, il s’est interrogé sur le travail des uns et des autres, le type d’enseignement pour quel cursus et sa finalité. Il s’agit pour lui, des mêmes règles de jeu définies par l’Unesco que le Cames essaie de mettre en place. Ceci afin d’assurer une visibilité pour attirer encore plus de partenaires, que ce soit financiers ou bien des États, qui devront y adhérer. Le ministre congolais de l’Enseignement supérieur entent enfin mettre un accent sur le retour de Madagascar dans l’institution. Pour rappel, Madagascar s’est, pendant un temps, retiré de cette structure à cause du manque d’information suffisante sur les critères du Cames où ce pays a souvent vu ses candidats rejetés, des dossiers irrecevables. « Ils ont donc créé en interne un concours d’agrégation et se sont dit finalement non, c’est mieux de revenir vers le Cames. Donc moi, dans ma nouvelle mission, je vais m’y atteler pour que le secrétaire général, avec une équipe qui sera désignée, se rendent à Madagascar pour expliquer à nos amis ce qui se passe, l’intérêt de suivre les règles édictées par le Cames », a-t-il déjà inscrit dans son agenda.

Georges Moyen, commandeur dans l’Ordre international des palmes académiques

Pour avoir occupé les fonctions de doyen de la faculté de médecine pendant quatre ans, recteur de l’université Marien-Ngouabi pendant six ans, Georges Moyen  a été primé par le Cames.  « Depuis à peu près quatorze ans, je suis membre ou président du jury des concours d’agrégation du Cames. À partir de tout cela, l’Ordre international des palmes académiques ne peut que m’octroyer le grade de commandeur. En tant qu’universitaire, c’est utile, c’est doublé à la fonction du ministre en charge de l’Enseignement supérieur », a dit le récipiendaire.

Une motion de remerciement au président Denis Sassou N’Guesso

Seul à avoir contribué au financement du plan stratégique du Cames en lui octroyant 200 millions FCFA, le geste du président congolais, Denis Sassou N’Guesso, a été salué par les participants aux deux réunions de Libreville. Ils lui ont adressé une motion de remerciement en guise de reconnaissance. Cette enveloppe a visiblement permis la tenue de la table ronde.

Rappelons que la table-ronde des partenaires techniques et financiers visait à soutenir le plan stratégique de développement du Cames à travers la mobilisation des fonds étant donné que les cotisations des États ne peuvent plus répondre aux ambitions de l’institution. S’agissant de la session du Conseil des ministres, elle a permis d’examiner le rapport d’activités, le compte financier et certaines questions liées, entre autres, à l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur. Il s’est agi aussi des critères pour faire de certains enseignants des professeurs et mérite, des décorations attribuées au titre de l’année aux différents cadres ayant contribué au rayonnement de l’enseignement supérieur en Afrique, notamment dans la zone Cames.

Parfait Wilfried Douniama