XVe sommet de la Francophonie : la société civile africaine appelle à une candidature unique à la succession d’Abdou Diouf

Jeudi 27 Novembre 2014 - 12:48

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À Dakar, les chefs d’État et de gouvernement des pays francophones seront appelés à choisir le successeur d’Abdou Diouf, le 30 novembre, sur une liste de cinq candidats dont une Canadienne, Michaelle Jean et un Mauricien, Jean-Claude De l’Estrac. Face à eux, trois candidats originaires d’Afrique centrale à savoir : le Congolais Henri Lopes, grand militant de la Francophonie, écrivain et diplomate, l'ancien président du Burundi, Pierre Buyoya et l’Équato-guinéen Augustin Nze Nfumu.

La tradition veut que le s secrétaire général de la Francophonie soit un Africain. Pour la société civile, ce serait un coup de semonce de perdre cette prérogative. Elle appelle le président Macky Sall à fédérer les candidatures africaines par un consensus pour conserver le poste, ce qui le fera entrer dans l’histoire de la Francophonie comme ses prédécesseurs Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf. La société civile ne voit pas l’Afrique perdre la haute instance de la Francophonie surtout à Dakar. 

« Nous, Sénégalais, nous ne voulons pas être responsables de la perte du poste de secrétaire général de l’OIF à l’Afrique. Mais il faudrait du côté de l’Afrique centrale, se concerter également pour une seule candidature et, ainsi, faciliter la tâche à Macky Sall », disait un membre de la société civile. « Ce serait la chose la plus désagréable qui puisse arriver en terre sénégalaise. C’est comme si le favori et pays organisateur et détenteur de la coupe du monde se faisait éliminer par une équipe joker », ajoutait un autre membre.

Un diplomate qui a préféré garder l’anonymat a décrit un scénario simple : « Je pense que le poste de secrétaire général de la Francophonie sera donné à quelqu’un qui connaît mieux l’organisation » sans citer de nom. « Certes l’OIF a besoin d’un souffle nouveau, d’un volet économique. Celui qui pourrait avoir les meilleures aptitudes pour le faire doit en maîtriser deux autres volets, culturel et politique, et s’appuyer sur ces deux piliers pour ajouter le pilier économique. Sinon, nous risquons de vivre un grand chambardement dans la maison francophone, et discréditer l’organisation », a-t-il souligné, rappelant que la Francophonie n’a pas vocation à devenir une organisation économique, mais juste à prendre en compte la dimension économique.

En effet l’Afrique francophone a besoin de cette dimension économique pour s’industrialiser, construire son intégration et attirer des investissements sur le continent. Une diplomate pense, en toute objectivité, qu’il serait difficile pour les chefs d’État et de gouvernement francophones d’Afrique de porter leurs voix à un candidat d’un petit État, un État de moins de 1,5 million d’habitants. Le consensus autour d’une seule candidature africaine reste donc possible et souhaité, face à la candidate canadienne Michaëlle Jean. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est la seule organisation internationale dirigée par un Africain.

Noël Ndong