Phénomène d’érosion : les plantations d’eucalyptus pointées du doigt

Samedi 9 Juillet 2016 - 16:00

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Les eucalyptus protègent moins le sol contre les agressions climatiques ou des ruissellements d’eau. Faut-il exclure ce type d’espèce ?  le docteur Brice Anicet suggère aux industriels « d’adapter les plantations des eucalyptus aux exigences du développement durable ».     

« L’érosion hydrique sous les plantations », est le thème d’une conférence-débat qui a réuni le 6 juillet dernier à l’Institut français du Congo, des universitaires, hydrologues, géomorphologues et anonymes. L’objectif de cet échange, selon les initiateurs, est de susciter davantage l’intérêt du public face à un sujet qui touche l’environnement ou le développement durable.   

L’érosion, selon l’unique intervenant du jour, le Dr Brice Anicet Mayima, est à la fois un facteur climatique et une conséquence du changement climatique. C'est quand la terre est arrachée lors du ruissellement qu'on parle alors d'érosion hydrique des sols. Celle-ci provoque un déplacement de sol de l'amont vers l'aval, explique l’expert. C'est l'une des principales dégradations des sols, poursuit-il.

C’est pourquoi, pour enrichir les savanes et créer des activités génératrices de revenus notamment à Pointe-Noire, l’Etat congolais a autorisé la plantation des eucalyptus, qui permet de  former un groupe très riche d'arbres du genre eucalyptus, de la famille des Myrtaceae et qui sont composés de plus de 600 espèces ici au Congo.

« Les eucalyptus possèdent toute une gamme de mécanismes d’adaptation et ont une croissance rapide, ce qui leur permet d'être présents dans de nombreux environnements », reconnait  Brice Anicet Mayima, ajoutant que leurs feuilles et racines ont des vertus médicinales, et ils sont également indispensables pour le bois de chauffe.

S’appuyant sur des méthodes expérimentales et grâce à l’appareillage, Dr Mayima a su prouver que contrairement aux forêts naturelles qui protègent le sol contre les agressions climatiques, les eucalyptus plantés en milieu aride, par exemple, ne conviennent pas pour combattre l'érosion « car leurs racines, en concurrençant la végétation basse, elles l'éliminent ».

Face au phénomène inquiétant d’érosion à Brazzaville, l’hydrologue congolais invite les pouvoirs publics à planter des espèces mieux adaptées comme les gazons, les vétivers encore appelés bambous de Chine… En outre, « en termes de préventions dans toutes les zones en érosion, il faut agir au niveau des états de surface, réduire la largeur des pistes et coupe ferme en créant des petits bassins de rétention d’eau le long des pistes… », a-t- il insisté.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Dr Brice Anicet Mayima parmi les participants

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