Sécurité civile : 560 incendies enregistrés à Brazzaville et Pointe-Noire

Dimanche 8 Décembre 2013 - 11:23

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Le phénomène des incendies prend une nouvelle allure dans le pays, plus précisément dans les grandes villes. Le constat résulte des statistiques d’une étude réalisée cette année par la direction générale de la Sécurité civile. Ces données soulignent que trois-cent cinquante cas d’incendie seraient enregistrés en 2013 à Brazzaville et cent soixante à Pointe-Noire

La réalité est d’autant plus inquiétante que les populations évoquent l’inefficacité des services de secours. Cela par le simple fait que malgré la présence des sapeurs-pompiers dans les villes, les victimes d’incendie enregistrent de lourdes pertes matérielles. Alors que les habitués de la lutte contre les grands feux, les inondations et les accidents sont alertés à temps à travers leur numéro d’urgence (le 118). « Nous avons été victimes d’un incendie qui a occasionné des pertes énormes de matériel ainsi que la toiture de la maison. Et c’est grâce aux populations du quartier que nous avons pu maîtriser le feu avant que les pompiers n’arrivent avec un retard d’une heure », a déclaré un habitant de la rue Mon-Pays à Talangai, dans le sixième arrondissement, Ngassi Atipo. La situation met à mal les autorités compétentes qui  envisagent de leur côté de grands projets et de meilleures perspectives de sécurité.  

La décentralisation des structures de secours, une solution qui rassure les populations

Pour soulager les populations et réduire le taux de pertes matérielles liées aux incendies et autres catastrophes, le gouvernement a résolu de construire dans les différents arrondissements et départements du pays des centres de secours et de lutte contre les incendies afin que les pompiers agissent dans les délais requis de secours. À Brazzaville et Pointe-Noire, les sites seront répartis en deux zones : Sud et Nord.

Au plan du découpage, Brazzaville sera sectionnée en trois groupements d’intervention d’incendie. Le premier concerne le secteur Nord dont les structures sont en voie de finalisation et situées à environ 500 mètres du pont de la Tsiémé. Elle aura la compétence d’un centre de secours principal et sera appuyée par deux  petits centres, notamment ceux qui seront construits sur la deuxième sortie nord et à Kombo. Le deuxième groupement d’intervention sera basé dans l’ancien centre des sapeurs-pompiers. Il aura la gestion des centres de secours secondaires du quartier général, de Moungali, Poto-Poto et centre-ville. Le troisième groupement est installé au centre sportif de Makélékélé. Ce denier, dont les travaux sont très avancés, aura pour centres secondaires les postes de Madibou et de Kissoundi.

Quant à Pointe-Noire, quatre centres seront créés, notamment à Loizili, Ngoyo, Tsiétsié et Mvindoulou. Comparativement à Brazzaville, Pointe-Noire bénéficiera aussi de trois groupements d’interventions. Le premier aura la gestion du secteur Nord et sera implanté à Ngoyo et le second qui sera Loizili veillera sur la zone Sud. « Cette déconcentration des services de sécurité civile signifie que les populations de chaque arrondissement ont maintenant la possibilité d’aller vers ces différents postes en cas de problème. Et elles auront des secours habilités », a déclaré le directeur général de la Sécurité civile, Jacques Banongo, en signifiant que l’opération s’étendra à tous les départements du pays.

L’innovation sera appuyée par la dotation des services de sécurité civile d’un matériel d’appoint. Il s’agira de véhicule à mousse raffinée (VMR), d’échelles pivotantes automatiques (EPA), de camions-citernes incendie (CCI), de fourgons-pompes tonnes (FPT) et de véhicules de secours aux asphyxiés et victimes (VSAV). Car, par exemple, outre ce don attendu, ces services à Brazzaville ne disposaient que de trois VSAV, d’une ambulance de campagne, de deux VMR, trois CCI et deux EPA et manquaient jusqu’alors d'un bras élévateur pour élaguer les arbres.  

Une centaine de poteaux d’incendie déjà installés dans les artères de Brazzaville

Ces poteaux ou points de prise d’eau, dont la majorité est peinte en rouge, auront pour rôle de faciliter les interventions et d’épargner les pompiers des aléas de la route, notamment les embouteillages qui seraient à l’origine de leur retard. D’autant plus qu'auparavant la ville de Brazzaville ne disposait que de deux points de prise d’eau d’incendie, alors que ces puits sont considérés comme des éléments essentiels du travail des pompiers. « Ce maillage se fera dans tous les arrondissements et permettra aux services d’intervention d’être plus rapides. Parce que nous étions soumis à la dure épreuve de traverser toute la ville pour aller au centre-ville remplir nos citernes d’eau afin de repartir sur le lieu d’intervention. Ce qui rendait nos services inefficaces. Et très souvent, lorsqu’on revenait sur les lieux on trouvait l’incendie réactivé. Désormais les véhicule pourront rallier le poteau le plus proche du lieu d’intervention », a souligné Jacques Banongo, tout en déplorant l’incivisme de certains Congolais qui les détruisent alors qu’ils attendent d’être connectés au réseau de la Société nationale de distribution d’eau.   

Mutualiser les efforts pour améliorer la sécurité civile.

La lutte contre la recrudescence des incendies dans les grandes métropoles nécessite à la fois la mise en place de stratégies efficaces et la promotion d'actions concertées entre les acteurs des différents départements, notamment ceux dont la loi exige la coopération avec les services de sécurité civile pour la gestion globale des secours. Ces règles, souligne-t-on,  définissent les domaines de compétence des pompiers, reconnaissent que plusieurs secteurs administratifs ont l’obligation de travailler d'un commun accord avec les services de la sécurité civile : l’eau, électricité, l'environnement, la santé, l’action humanitaire, les transports, la communication, l’urbanisme et l’habitat.

Cette a collaboration permettra de protéger la population et de prévenir les incendies et autres catastrophes. Par exemple, pour le cas de l’urbanisme et de l’habitat, il est recommandé par la loi qu’avant obtention d’un permis de construire, les dossiers du maître-d’ouvrage transitent par les services de la sécurité civile. Cela pour permettre à ces services d’étudier les plans architecturaux de l’infrastructure afin d’installer à titre préventif dans l’immeuble ou le bâtiment recevant le public les dispositions sécuritaires exigibles. « En principe, ces dispositions sécuritaires sont imposables à chaque type de bâtiment à construire. La majorité des immeubles non contrôlés et dont les visiteurs ignorent les éléments cadastraux constituent sans doute un danger public permanent en cas d’incendie », a précisé le directeur général avant d’indiquer que ces règles n'étaient jusqu’alors pas  appliquées. « Ce programme est en vigueur. Il y a des commissions d’inspection de prévention des risques mis en place. Ils organisent des descentes dans certains établissements pour règlementer ces immeubles. Mais, cette inspection connait quelques difficultés à cause du manque de support juridique approprié capable de contraindre les propriétaires et d’immeubles au respect de la loi » a conclu, Jacques Banongo.

Notons qu’un pompier est une personne entraînée à combattre le feu et à offrir une gamme de secours de diverses natures dans le cas notamment d'inondations, d'accidents et de sauvetages divers. Sa mission principale est de protéger les personnes, les biens et l’environnement.

Rock Ngassakys