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Quand l’automédication est rarement heureuse !

Lundi 9 Octobre 2017 - 15:35

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Cette pratique qui est pourtant condamnée par les hommes aux blouses blanches est en train de prendre, disons-le sans langue de bois, des proportions inquiétantes ces derniers temps à cause de la similitude des symptômes apparents des pathologies différentes. Car si hier on a été guéri par le produit X, on a tendance à l’utiliser pour n’importe quelle maladie présentant les mêmes symptômes surtout quand ce médicament a été gardé dans une pharmacie familiale. Erreur !

Non, il n’est pas du tout mauvais que chaque ménage ait une petite pharmacie familiale chez soi, mais le constat est que cette pharmacie qui, il faut le dire, comporte quelquefois des ratés en termes de molécules et solutions soignantes. Elle est un amas de certains produits qui ont servi pour des traitements médicaux antérieurs relatifs à telle ou telle pathologie. Alors pourquoi, diable, se servir sans l’avis du médecin ou de l’infirmier ou encore sans au préalable d’autres consultations et diagnostics s’il arrivait qu’un membre de la famille s’attrape une infection quelconque présentant les mêmes signes que les maladies dont un membre de la famille venait d’être guéri ?

Il est donc vrai que cette façon de faire ne va pas sans conséquences regrettables, disent eux-mêmes les spécialistes de la science médicale. Car une molécule ou un produit pharmaceutique mal utilisé est un poison que l’on introduit dans l’organisme même si, dans un premier temps, on a une sensation d’un soulagement passager, les effets secondaires seront plus sévères à court, moyen ou lent terme. « L’automédication est comparable à une arme qui se trouve aux mains d’un non initié et que son utilisation quand elle n’est pas consciente est plus dangereuse avec des effets regrettables », disait un jour un médecin-militaire évoluant dans un centre hospitalier.

Cette automédication, que l’on veuille ou non est comparable à ces pharmacies par terre où des jeunes gens qui ne connaissent rien de la chose médico-pharmaceutique vendent ces molécules à ciel ouvert et se permettent à l’approche d’un premier client de lui fournir toute kyrielle de produits, semble-t-il, faisant disparaître en trois ou quatre prises les signes de la pathologie qu’il présente. Erreur gravissime, car cela se passe sans diagnostic ni consultation et encore que l’état des produits présentés laisse à désirer. Tenez ! Est-ce que les pathologies comme la fièvre jaune, la typhoïde, le paludisme, le choléra et autres ne peuvent-elles pas avoir dans un premier temps les mêmes symptômes ? Alors à quoi bon de vite faire usage des produits que l’on a gardés des mois et des mois et dont la date d’usage a parfois dépassé ?

Et si la bible dit que « Mon peuple périt par manque de connaissances », nous pouvons aussi dire que l’homme peut aussi avoir des ennuis sanitaires en consommant des produits pharmaceutiques gardés à la maison et non conseillés par un médecin. C’est aussi là le manque de connaissances par le biais de la négligence. Alors comment comprendre qu’avec aucune analyse biomédicale, on va se livrer à la prise des doses des médicaments achetés parfois  çà et là et amassés chez soi depuis soit plusieurs mois voire même une année ?

En clair, l’automédication n’est pas toujours heureuse. Oui elle peut être dans certains cas soulageante. Mais, pour des médecins, cette pratique n’est pas à encourager, puisque les pathologies différentes peuvent aussi présenter des symptômes semblables et ne sont pas forcément traitées par des mêmes molécules et produits pharmaceutiques. Encore que des produits, longtemps gardés dans des conditions non idéales sont nocifs pour l’organisme. Donc mieux vaut d’abord et avant tout le diagnostic.

 

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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