Combat pour l'alternance : l’unité de l’opposition s'impose

Mercredi 18 Octobre 2017 - 19:49

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L’UNC, le Rassemblement/Limete et le MLC invitent les forces politiques et sociales d’adopter un plan d’actions commun pour mobiliser le peuple congolais à réclamer son droit de se choisir les dirigeants.

L’échéance de décembre 2017, censée, selon l'accord de la Saint-Sylvestre, donner lieu à l’organisation des élections présidentielle, provinciales et législatives se rapproche inexorablement. Cependant, cet objectif majeur tend à s’éloigner. La non-convocation fin septembre du corps électoral tirait un trait définitif sur la tenue des scrutins remis aux calendes grecques. Une pilule amère pour l’opposition, obligée de subir les travers d’un processus électoral en dents de scie et évoluant au gré des intérêts d'une majorité qui lui dicte la cadence.

Aujourd’hui, une partie de cette opposition, représentée par le Rassemblement/aile Olenghankoy, participe à la tripartite Céni-gouvernement-CNSA chargée de trouver la recette susceptible de relancer le processus électoral en panne en avalisant officiellement l’option du report des scrutins. Une autre aile du Rassemblement, pilotée par le tandem Félix Tshisekedi-Pierre Lumbi, n’est pas partie prenante à ces discussions les trouvant simplement inopportunes. Pour ce groupe d’opposants auquel il faudrait joindre Vital Kamerhe de l’Union pour la nation (UNC), cette tripartite n’est qu’une manœuvre destinée à retarder les élections alors que la publication du calendrier électoral demeure, pour l’heure, un préalable majeur. « Toute évaluation tripartite gouvernement, Céni, CNSA sans calendrier électoral indicateur objectif des activités de la Céni, est illusoire et par conséquent constitue des manœuvres dilatoires pour retarder indéfiniment les élections », a indiqué l’UNC dans une récente déclaration politique.

Tout compte fait, l’opposition radicale, aujourd’hui pilotée par le trio UNC-Rassemblement/Limete-MLC, s’est forgé la conviction selon laquelle Joseph Kabila ne quittera pas de si tôt le pouvoir et, par conséquent, la seule alternative plausible est d’embrigader la rue dans un schéma d’auto-prise en charge en vertu de l'article 64 de la Constitution. Il s’agit, d’après Vital Kamerhe et ses compères, « de faire échec aux stratagèmes du régime en place tendant à instaurer une présidence à vie ». Aujourd’hui plus qu’hier, les leaders de l'opposition ont compris la nécessité d’unir leurs forces au travers d’un plan d’actions commun visant à mobiliser le peuple congolais à réclamer son droit de se choisir ses dirigeants.

De passage récent à la Haye où il a eu à rencontrer le leader du MLC, Jean Pierre Bemba, le président national du Mouvement du peuple congolais pour la République, Jean Claude Vuemba, a martelé sur ce concept d’unité de l’opposition en appelant à « des actions communes face à une présidence à vie ». Il a ajouté:« Le départ de Kabila ne sera plus négociable, le peuple doit opérer un choix avant le 31 décembre ».

Autant dire que cette opposition radicale demeure toujours dans la logique d’un départ programmé de Joseph Kabila d’ici à la fin de l’année, conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre. Pour y parvenir, elle demande à la population de faire usage de l’article 64 de la Constitution. Celui-ci dispose que tout Congolais a le droit de « faire échec à un régime contraire à la Constitution et aux normes démocratiques ». Un schéma à la limite insurrectionnel qui ne passe pas  à la Majorité présidentielle qui l’assimile à une tentative de renversement du régime constitutionnel et donc, punissable conformément à la loi.

Alain Diasso

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