Industries manufacturières : les transporteurs de plus en plus sollicités

Samedi 11 Novembre 2017 - 11:00

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La reprise des activités de production dans certaines villes du pays promet un retour en force des sociétés de transport pour l’évacuation des produits vers les centres de consommation, principalement Kinshasa.

Le 10 novembre dernier, la Société commerciale des transports et ports (SCTP) fêtait avec faste le retour de son célèbre bateau « ITB/Kokolo », son plus gros porteur qui dessert Kinshasa et Kisangani. L’équipe dirigeante de cette société pense désormais aux importantes opportunités d’affaires pour rentabiliser le trafic fluvial. Kinshasa, en effet, reste à ce jour le plus grand marché pour de nombreuses provinces du pays, dont le Kongo central et l’ex-province Orientale joignables à partir du fleuve Congo. En tout cas, les dirigeants de l’ex-Onatra y croient fermement au point d’avoir fondé toute leur stratégie de rentabilisation de l’ITB /Kokolo sur une combinaison astucieuse « Transports passagers – convois marchandises ». « Au départ, nous nous sommes assurés d’avoir un tonnage suffisant », a expliqué le directeur général de la SCTP, Daniel Mukoko.

En clair, il s’agit d’assurer un trafic fluvial régulier et de fluidifier les échanges commerciaux. Partir avec du tonnage est une chose mais l’autre défi sera certainement d'en revenir aussi avec. En reprenant ses activités, la SCTP veut remettre à niveau son service de transport par bateau pour relier Kinshasa et le Kongo central aux provinces du nord-est du pays. Dans le viseur, un secteur en pleine renaissance dans le Kongo central retient l’attention : la cimenterie. Pour la SCTP, le trafic du ciment constituera un véritable test.

Le Kongo central est effectivement l’une des provinces du pays qui dispose des massifs de calcaire à Lufu/Kimpese, Kiasi-Nkolo sans oublier le massif de calcaire cristallin de Tombangadio. Plusieurs cimenteries locales ont repris du service dans cette partie du territoire national, grâce à une mesure de suspension des importations de ciment s’appliquant dans tout l’ouest du pays. C’est un marché juteux pour la SCTP qui utilise d’abord la voie ferroviaire pour transporter au moins 1 500 tonnes de ciments de l’usine de Lukala jusqu’à Kinshasa, avant de les charger dans les barges pour remonter ensuite le fleuve jusqu’à Mbandaka et Kisangani. Et la boucle sera bouclée.

Pour Daniel Mukoko, il s’agit d’un trafic qui a l’avantage d’être régulier et donc bénéfique pour la société. Il est même question que les cimentiers produisent un tonnage mensuel à acheminer spécialement à Mbandaka et Kisangani. En retour, l’ITB/Kokolo redescendra le fleuve avec des grumes de Kisangani pour les amener, dans un premier temps, à Kinshasa, avant de les acheminer au port de Matadi pour l’exportation. Au-delà, il y a tout l’espoir que le fleuve reste le moyen de transport le moins coûteux. Il pourra de nouveau servir à transporter d’importants tonnages de vivres et autres produits afin de donner un coup de pouce au défi de l’autosuffisance alimentaire.

Laurent Essolomwa

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