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Journée mondiale de la paix, pour une véritable « Maison commune »

Mardi 2 Janvier 2018 - 11:33

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Il faut bien comprendre que si c’est un hasard, il n’est qu’heureux car en début d’année, que peut-on souhaiter d’autre que la paix, pour que son corollaire d’évènements heureux nous asperge ?

Célébrée chaque premier  janvier, la journée mondiale de la paix a été établie à l'initiative de l'Église catholique romaine, en faveur de la paix dans le monde. Rendons cependant à César ce qui lui appartient, car déjà le 1er septembre 1964, c’est assurément Raoul Follereau qui en est le premier initiateur.

Réputé pour ses luttes contre la lèpre et la pauvreté et en faveur de l’accès pour tous à l'éducation, il écrivait une lettre au secrétaire général des Nations unies pour lui suggérer "que toutes les nations présentes à l'ONU décident que chaque année, à l'occasion d'une Journée mondiale de la paix, l’on prélève sur leur budget respectif le coût d’un jour d'armement, et au profit  de la lutte contre les famines, les taudis et les grandes endémies qui déciment l'humanité… ».

La pétition qui reçut, entre 1964 et 1969, la signature de plus de trois millions de jeunes répandus sur cent vingt-cinq pays, appuya cette démarche. C'est ainsi que suite à cette campagne, la première Journée mondiale de la paix fut instituée par le pape, le 1er janvier 1968.

En ce début d’année, nous nous faisons le devoir de perpétuer allègrement  cet appel et les nombreuses actions qui ont suivi, pour souhaiter qu’une paix profonde irradie notre humanité entière !

La paix, nous le savons, désigne habituellement un état de calme ou de tranquillité qui s’illustre aussi bien comme une absence de perturbation, d'agitation ou de conflit et comme un idéal social et politique. Prosaïquement, elle désigne ce but auquel nous aspirons tous,  l'entente amicale de tous les individus qui composent une société.

Le message du saint Père, prononcé à cet effet, se veut une feuille de route susceptible de captiver toutes les attentions. Il s’est développé sur le thème : « Les migrants et les réfugiés : des hommes et des femmes en quête de paix », et propose une stratégie qui conjugue quatre actions : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer.

Ils sont plus de deux cent cinquante millions dans le monde, dont vingt-deux millions et demi sont des réfugiés. Ces  derniers, dit-il, «sont des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées  en quête  d’un endroit où vivre en paix, au péril de leur vie». Il y épingle certaines causes de cette fuite en avant à l’instar  des discriminations,  persécutions, de la pauvreté et de la dégradation environnementale, mais surtout  « une interminable et horrible succession de guerres, de conflits, de génocides, de “ purifications ethniques ”, qui avaient marqué le XXe siècle. » Il considère,  par la même occasion, qu’un effort plus conséquent est indispensable.

L’on s’accorde pour reconnaître que nous vivons des situations nouvelles, difficilement gérables, et la vertu de prudence est largement recommandée pour permettre aux gouvernants d’accueillir, promouvoir, protéger et intégrer, en établissant des dispositions pratiques, «dans la mesure compatible avec le bien réel de leur peuple, …».

Il met aussi en garde  ces pays qui, méprisant la dignité humaine, alimentent une rhétorique prétextant une menace  pour leur sécurité ou encore le poids financier que représente l’accueil des migrants pour cacher des relents de discrimination raciale et de xénophobie.

Est-il besoin de rappeler que ce sont les grandes migrations qui ont permis la construction de grands empires et royaumes et qu’en réalité, nous appartenons tous à une unique famille ?

La journée mondiale de la paix doit nous rappeler le bon sens du trésor inestimable que représente la diversité des cultures d’origine qui viennent enrichir les nations qui les accueillent.

Pour conclure, nous ferons aussi nôtres,  les paroles de saint Jean-Paul II qui devraient tous nous inspirer. « Si le “ rêve ” d'un monde en paix est partagé par de nombreuses personnes, si l'on valorise la contribution des migrants et des réfugiés, l'humanité peut devenir toujours plus la famille de tous et notre Terre une véritable “ maison commune ” », déclarait-il.

 

Ferréol Gassackys

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Édition Quotidienne (DB)

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