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Le Congo acteur incontournable de l'intégration régionale

Samedi 6 Janvier 2018 - 18:02

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S'il est un point que l'on doit souligner alors que le Congo met en place, avec l'aide des institutions internationales, le dispositif qui lui permettra d'assainir rapidement ses finances et de relancer son économie, c'est qu'à aucun moment il n'a pris du recul par rapport aux missions qui lui étaient confiées par l'Union africaine ou par la communauté internationale.

Que ce soit sur la question de la paix en Centrafrique, sur la recherche d'un accord politique en Libye, ou sur les actions moins visibles qu'il leur était demandé de conduire afin d'aider à la gestion ou à la prévention des conflits dans la sous-région d'Afrique centrale et des Grands Lacs, les autorités de Brazzaville sont restées, comme on dit, droites dans leurs bottes. Elles n'ont pas varié d'un pouce dans leurs engagements en faveur de la paix.

Même si cela ne se voit pas encore la lucidité, le courage, mais aussi l'abnégation dont témoigne ce comportement aura dans les semaines à venir un effet très positif. Car il n'est pas beaucoup de pays dans le monde très égoïste où nous vivons qui consacrent autant d'énergie, autant de temps, autant d'argent à soutenir, à accompagner les processus visant à restaurer la paix là où celle-ci se trouve menacée par la folie des hommes. Et cette évidence commence à s'imposer dans la sphère diplomatique, ce qui ne peut manquer d'avoir rapidement des conséquences positives pour le Congo 

Ceci est d'autant plus vrai que le Bassin du Congo s'impose peu à peu comme l'une des régions de la planète Terre à la fois la plus prometteuse humainement et la plus instable politiquement. Doté de ressources immenses et d'une population en pleine croissance, il est appelé à jouer un rôle clé dans la lutte contre le dérèglement climatique, mais aussi dans la marche vers le progrès qu'entame le continent africain. Le problème qu'il lui faut résoudre pour y parvenir est bien celui des désordres politiques, ethniques, religieux qui le dévastent, dont l'ampleur ne cesse de croître comme le prouvent  les évènements tragiques que vit la RDC et qui ne sera résolu que grâce à l'intégration régionale.

Située au cœur du deuxième poumon de la planète, Brazzaville est parfaitement consciente de la responsabilité qui est la sienne  dans la recherche d'une consolidation de la paix grâce à ce processus. Les échanges de vœux  qui ont eu lieu jeudi dernier entre le président Denis Sassou N'Guesso et les représentants du corps diplomatique en ont apporté une confirmation claire. Et c'est pourquoi, derrière les mots, il convient de chercher maintenant les pistes qui seront suivies dans les mois à venir pour accélérer le mouvement qui seul peut résoudre les problèmes présents.

Evoquant jeudi la question du terrorisme, le président de la République a proposé la tenue d'un Sommet mondial qui permettrait de bâtir une stratégie planétaire contre la violence aveugle. Mais étant donné que seuls le développement, l'éducation, l'élévation du niveau de vie garantiront durablement la paix mise en place grâce à une telle stratégie, ne conviendrait-il pas de faire, simultanément, un pas en avant sur la voie de l'intégration économique dans les régions concernées ? N'est-ce pas ainsi, en effet, que la Vieille Europe a mis fin aux conflits qui l'avaient dressée contre elle-même pendant plusieurs siècles ?

La légitimité du Congo en la matière est d'autant plus forte que dès 1997, il y a donc un peu plus de vingt ans, Denis Sassou N'Guesso plaidait déjà cette cause dans les colonnes de la très célèbre Revue des deux mondes. Une réflexion prospective qui prend aujourd’hui tout son sens, toute sa signification et qui n’a rien d’illusoire puisqu’il préside aujourd’hui la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et que son homologue rwandais, Paul Kagame, vient de prendre la présidence de l’Union africaine pour un an.

 

 

                                                           

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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