Représentation théâtrale : « Bac ou Mariage » sur les planches

Mardi 6 Février 2018 - 18:45

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Ecrite par Fifi Tamsir Niane Cochery et mise en scène par Bill Kouélany, directrice des Ateliers Sahm, la représentation théâtrale de « Bac ou Mariage » qui a eu lieu le 3 février, s’inscrit dans le cadre du Centenaire hommage à Jean Rouch, dont l’Institut français du Congo (IFC), célèbre le « Mois Rouch »

Portée aux écrans par Jean Rouch et Fifi Tamsir Niane Cochery (co-auteur de la pièce) en 1988, « Bac ou Mariage » avait été créée à Paris. Bill Kouélany, fondatrice des Ateliers Sahm, a fait une nouvelle création de cette pièce de théâtre proche d’une comédie musicale avec de jeunes artistes brazzavillois.

Que raconte l’histoire ?

A Dakar, Soukey qui vient d’obtenir son Bevet d’études du premier cycle (BEPC) se rend compte que son père a choisi pour elle entre le baccalauréat et le mariage, en lui faisant épouser un vieux polygame, directeur d’usine. Soukey se révolte et tente de s’enfuir, aidée par ses amis.

Comme acteurs, il y a Mariusca Moukengue (sous le rôle de Soukey) ; Orniche Bantsimba (sous le rôle de Coumba, mère de Soukey) ; Gilféry Ngamboulou, (jouant le rôle de Mbaya Diop, père de Soukey) ; Thalès Zokene (jouant le rôle de Gueye, prétendant de Soukey ; Alégra Loubaki (sous le rôle de Assi, copine de Soukey) ; Gladys Samba (la propriétaire du bar) ; Fann Attiki (Madou, frère de Assi) ; …

A l’issue de cette brillante représentation, Fifi Tamsir Niane Cochery, co-auteur de la pièce, a réagi. « Jean Rouch était mon tuteur, c’est un homme que j'ai côtoyé. Son épouse est malheureusement décédée juste après la pièce que j’ai écrite. Ce que vous venez de voir ce soir, je ne suis que l’auteure et non la metteure en scène. C’est Bill Kouélany qui a mis en scène cette version. Elle l’a monté avec les Ateliers Sahm. Il y a trente-cinq ans, dans des années 1980, que j’ai écrit cette pièce. Elle a été jouée à Paris, il y a trente-et un ans et a fait l’objet d’un film dont Jean Rouch était le réalisateur. C’est un texte qui est encore d’actualité, bien qu'il soit écrit par une Ouest-africaine que je suis. C’est une pièce qui est universelle, parce que c’est un thème qui répond complètement aux interrogations engagées aujourd’hui, ici au Congo, au Sénégal, en France et ailleurs.», a-t-elle expliqué.

Fifi Tamsir Niane Cochery a également remercié les Ateliers Sahm et sa responsable, Bill Kouélany, qui a un grand talent, un trésor pour le Congo. « Je suis heureuse qu’elle ait mené ce travail à bien avec tous les jeunes qui fréquentent les Ateliers Sahm. Ils ont travaillé d’arrache-pied, on voit bien que c’est un travail de longue haleine, mais merveilleux. C’était magnifique ce soir. Je pense qu’ils vont partir en tournée à l’intérieur du pays. », a-t-elle laissé entendre.

Représentant le ministère de la Culture et des arts, Emma Mireille Opa-Elion, directrice générale des arts et des lettres, s’est dit très contente. Elle ne pensait pas suivre une telle représentation théâtrale qui le ramènerait aux années 80.

Elle a profité de l’occasion pour annoncer que le ministère a payé le billet d’avion aller-retour de l’actrice principale de cette pièce de théâtre (Soukey), Mariusca Moukengue de son vrai nom, qui est invitée au Cameroun pour assister aux ateliers de slam et affronter les jeunes de son âge.

Enfin, la directrice générale des arts et des lettres a suggéré à l’IFC d’organiser une tournée avec les acteurs de théâtre dans trois départements du Congo, courant le mois de mars, mois du théâtre. « Nous proposons à l’IFC de faire une tournée dans deux ou trois départements du Congo, pour montrer aux jeunes et aux adultes cette pièce, parce que ce texte qui a été écrit il y a plus de 30 ans, est encore d’actualité. Le ministère est déjà partant pour cette tournée autour de trois départements du Congo. »

Pour sa part, la directrice déléguée de l’IFC, Marie Audigier, s’est dit satisfaite du nouveau projet que l’Institut français du Congo vient de lancer « On est ensemble ». En janvier, dit-elle, ils ont reçu plus de 5 000 spectateurs pour des événements culturels. « Ça fait longtemps que cela n’était plus arrivé à l’IFC », a-t-elle déclaré.

Notons que Jane Rouch est décédée en 1987 et Jean Rouch en 2004.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Mbaya Diop, (le père Soukey), Coumba (la mère) et Soukey elle-même

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