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Quand les mentions du genre « expérience exigée » accentuent le chômage des jeunes !

Lundi 28 Mai 2018 - 13:31

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Dans de nombreuses annonces de recrutement ou d’embauche, il n’est pas rare de voir les mentions : « Avoir au moins cinq années d’expérience dans le domaine postulé », « Avoir travaillé dans un secteur similaire pendant au moins quatre ans », « Avoir exercé des activités de même type durant sept ans », etc. Ces mentions, disons-le sans langue de bois, mettent en difficulté tous les jeunes chômeurs à la quête de leur premier emploi.

Pourtant, dans la plupart des secteurs socio-professionnels, des formations se font sur sur le tas. Pourquoi donc ces mentions sélectives qui sont de nature à empêcher les jeunes à être engagés ? Peut-on avoir de l'expérience sans pour autant travailler ? A titre d’exemple, la Fonction publique d’aujourd’hui est composée de fonctionnaires qui étaient hier des jeunes sans expérience. Si ces mentions devraient constituer des préalables, la Fonction publique serait aujourd’hui déserte.

« On me demande d’avoir une expérience d’au moins quatre ans. Et pourtant, à la fin de mes études, j’ai eu pas mal de stages significatifs qui pourront bien me servir sur le terrain. J’ai comme l’impression que ces annonces sont faites pour recruter ceux qui ont déjà été salariés quelque part et qui ont perdu l’emploi. Alors, où irons-nous qui sortons fraîchement des instituts, facultés et écoles? Il y a là une discrimination. Cette façon de faire augmente le taux de chômage », s’est plaint un jeune, au sortir d'un entretien d'embauche dans une structure de la place.

Ces propos sont partagés par tous ces jeunes qui forment cette masse silencieuse. Encore que certains qui sont embauchés avec une expérience avérée continuent toujours de subir des formations et recyclages. Dans tous les domaines d’activité, d'ailleurs, le renouvellement des connaissances a été toujours de mise. Ainsi donc, les exigences du genre « Avoir au moins une expérience de dix ans » ou « Avoir travaillé dans une structure similaire pendant sept  années », devraient céder la place à une mention plus distributive, à savoir « Le postulant pourrait apprendre sur le tas».

Sur cette question, Dominique Garreau de Loubresse, en sa qualité de conseillère en insertion professionnelle,  écrit : « L’essentiel de nos connaissances s’acquiert de manière informelle, par un apprentissage permanent qui nécessite une ouverture à de nouvelles situations, une interaction profonde avec les autres, voire une certaine dose de sérendipité ». Ceci étant, la sélection des dossiers sur la base de ces exigences constitue donc un grand frein pour le jeune qui postule pour un emploi. 

 

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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