Parquet général de la République : une deuxième information judiciaire ouverte à charge de Katumbi

Mardi 19 Juin 2018 - 16:05

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 Il est reproché, cette fois-ci, à l'ex-gouverneur du Katanga, la détention d'un passeport  visiblement falsifié.

Toujours aux trousses de Moïse Katumbi dont les faits et gestes sont suivis à la loupe, le procureur général de la République vient d’ouvrir à charge de ce dernier, le 18 juin, une nouvelle information judiciaire. L’avocat général de la République, Joseph Nsabua Kapuku, n’est pas allé dans la dentelle pour poser cet acte en conformité avec l’article 223 de la Constitution de la République démocratique du Congo. A la base, l'affaire de passeport non valide qui a valu, le mercredi dernier, une interpellation de l'ex-gouverneur du Katanga par les services aéroportuaires belges, à l’aéroport de Bruxelles (Zaventem). Cette situation malencontreuse pour le candidat déclaré à la présidentielle de décembre avait suffi pour que le parquet général de la République, faisant office du parquet général près de la Cour de cassation, se saisisse du dossier sur la base des « révélations faites par la presse internationale » faisant état de la détention par l’opposant « d’un passeport congolais visiblement falsifié ».

L’ouverture de cette information judiciaire à charge de Moïse Katumbi vient, comme qui dirait, éclabousser son casier judiciaire déjà noirci par diverses affaires pour lesquelles il est poursuivi. Cette nouvelle information judiciaire vient, en effet, s’ajouter à la précédente relative à l’usurpation de la nationalité congolaise. Lorsqu’on y ajoute l’affaire de mercenariat pour atteinte à la sûreté de l’Etat et celle de Stoupis pour spoliation d’immeuble, la coupe est bien pleine pour Moïse Katumbi qui n’est décidemment pas au bout de ses peines.

Cette nouvelle action à son encontre n’a pas été bien digérée par ses partisans qui y voient un acharnement du pouvoir, décidé à l’écarter de la course à la présidentielle. « Chaque fois que la presse parle de Moïse Katumbi, le procureur général de la République, aux ordres, s’empresse d’ouvrir une information judiciaire. Mais, on s’étonne que le même procureur ne se saisit pas de tous les scandales, révélés par la presse internationale, qui impliquent M. Joseph Kabila : Panama papers, BGFI, le passeport biométrique qui devait coûter moins de cinquante dollars et qui en coûte trois cents à chaque Congolais, etc », a pour sa part réagi Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi sur son compte tweeter. Alors que pour les Katumbistes, le passeport de leur leader n’a pas été falsifié mais retiré du système par le gouvernement congolais, ses détracteurs allèguent qu’une « fausse page d’identité » aurait été jointe à ce document avec la mention d’une fausse profession.                          

 Une chose est vraie, c’est que cette énième affaire complique davantage la candidature attendue de Moïse Katumbi dont le retour au pays, annoncé avec pompe il y a quelques jours lors du meeting de sa plate-forme à Ndjili, tend, de plus en plus, à être hypothéqué. A ce sujet, le ministre de la Justice, Alexis Thambwé Mwamba, a indiqué que le richissime homme d’affaires congolais pourrait être cueilli dès son arrivée en RDC afin de répondre aux faits judiciaires qui lui sont imputés.

Alain Diasso

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