Crise sud-soudanaise : les principaux rivaux conviennent d’un cessez-le-feu permanent

Mercredi 27 Juin 2018 - 19:45

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Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et son rival, Riek Machar, ont décidé, le 27 juin, à Khartoum (Soudan), pour que l'accord entre en vigueur dans les soixante-douze heures. Il s’agit d’un texte qui relance les espoirs de paix dans leur pays ravagé par une guerre fratricide et sanglante.

« Toutes les parties se sont entendues sur un cessez-le-feu permanent (qui entrera en vigueur) sous soixante-douze heures », a annoncé le chef de la diplomatie soudanaise, Al-Dirdiri Mohamed Ahmed. Le document paraphé à l’issue d’un nouveau round de discussions entre les deux principaux protagonistes prévoit un désengagement militaire, un retrait de toutes les forces alliées, l’ouverture de couloirs humanitaires et la libération des prisonniers de guerre et des détenus politiques. Il a pu être scellé parce que l’ONU avait donné au président sud-soudanais et à son ex vice-président « jusqu’à fin juin pour parvenir à un accord politique viable », sous peine de sanctions.

Après avoir signé le texte, le chef de l’Etat sud-soudanais a déclaré : « Ce jour était attendu par notre peuple au Soudan du Sud et il est maintenant arrivé ». L’ancien vice-président a, quant à lui, dit que le cessez-le-feu doit préluder à « la fin du conflit ». « Nous offrons cet accord comme un cadeau aux citoyens sud-soudanais », a déclaré de son côté, Omar el-Béchir, prédisant un retour de la paix au Soudan du Sud.

En vue de mettre en application l’accord, il est prévu le déploiement des forces de l’Union africaine et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, organisation est-africaine) en vue de superviser le cessez-le-feu. Le texte prévient qu’une entente doit être trouvée « en vue du désarmement des civils à travers le pays ». « Les arrangements de sécurité qui doivent être adoptés viseront la mise sur pied d’une armée nationale, d’une police et d’autres organes de sécurité (...), qui seront loin de toute affiliation tribale ou ethnique », note le document.

En outre, la Déclaration de Khartoum indique qu’un gouvernement de transition doit être formé dans cent vingt jours, et sera appelé à gérer le pays pendant une période de trente-six mois. « Pendant la période de transition, le pays devra préparer des élections nationales », selon ce texte qui précise qu’il a été convenu que « les élections doivent être libres et ouvertes à tous les partis politiques ».

L’accord visant à ramener la paix au Soudan du Sud n’est pas le premier du genre depuis le déclenchement du conflit en 2013. De précédents autres ont volé en éclat, comme en 2016, l’année où Riek Machar avait fui son pays.

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, mais deux ans seulement après, le pays s’est enfoncé dans une guerre civile quand l’actuel président accusa son ancien vice-président de fomenter un coup d’Etat. Les Nations unies estiment que les combats qui se poursuivent entre les deux camps ont fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et forcé des centaines de milliers de personnes à se réfugier au Soudan.

Avant la rencontre de Khartoum, les protagonistes sud-soudanais s’étaient d’abord réunis dans la capitale éthiopienne au cours d’un sommet qui s’était achevé sans percée, malgré le fait que plusieurs responsables du continent les avaient sommés de trouver un terrain d’entente.

Entamés le 25 juin par les deux protagonistes, les pourparlers de paix sur le Soudan du Sud se poursuivront puisque leurs délégations doivent prendre le relais des discussions dans la capitale soudanaise pour encore deux semaines. Il est prévu également deux rounds de négociations : le premier à Nairobi (Kenya) et le dernier à Addis-Abeba.

 

Nestor N'Gampoula

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