Economie : la Cémac exige le rapatriement des recettes minières

Vendredi 29 Juin 2018 - 16:00

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La question de la reconstitution des réserves de change des Etats de la sous-région a été au centre des attentions lors de la 5e session du Comité de pilotage des programmes économiques et financiers de la Communauté, tenue le 22 juin à Douala, au Cameroun.

Pour reconstituer les réserves de change des pays sous-régionaux, les patrons des compagnies exploitant les ressources naturelles ont été convoqués à la réunion de Douala, afin de les inviter à mobiliser leur contribution légale à cet effort communautaire en rapatriant les recettes d’exportation des ressources naturelles dans les pays où ils opèrent. D’après le dispositif juridique et réglementaire en vigueur dans les six Etats de la sous-région, le rapatriement des recettes d’exportation des ressources naturelles est une obligation légale. Seulement, assure Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac), plusieurs entreprises, au mépris de cette disposition, ignorent leurs responsabilités et privent les Etats d’importants moyens financiers.

Le rapatriement des recettes d’exportation des ressources naturelles, précise-t-il, est une exigence communautaire « conformément aux règlements que nous avons édictés, même s’il y a libre convertibilité au niveau de la zone franc ». Le non-respect de cette exigence communautaire par des entreprises qui concluent des accords avec certains Etats pénalise la Communauté. C’est pourquoi, le président de la Commission indique que la concertation du 22 juin était un rappel du cadre juridique de leurs activités et qu’elles seront désormais sanctionnées en cas de non-respect de cette disposition légale.

La reconstitution des réserves de change des six pays que sont le Cameroun, le Gabon, le Congo, la Centrafrique, le Tchad et la Guinée équatoriale est au centre des préoccupations des dirigeants en vue de parvenir à un équilibre. Celle-ci ne peut se faire, selon le président du Comité de suivi du programme des réformes financières et économiques de la Cémac, Antoine Ngakeni, qu’avec la contribution de la communauté des affaires.

Malgré le caractère houleux des débats, la concertation, souligne Antoine Ngakeni, va se poursuivre « en vue de la nécessaire reconstitution des réserves de change avec la participation du secteur privé ». Car, rappellent les responsables de la Cémac, une crise des devises traverse actuellement la sous-région et ne peut se résoudre sans que des solutions idoines soient trouvées en mobilisant les ressources auxquelles les Etats ont droit et dont ils sont privés à cause de la violation du cadre juridique et légal par les opérateurs économiques.

De six mille milliards FCFA en 2010, à deux mille milliards FCFA en 2016, les réserves de change de la Cémac, cantonnées dans le compte des opérations du Trésor français, ont chuté de quatre mille milliards FCFA selon le Fonds monétaire international. Face à cette baisse drastique des réserves, les chefs des Etats de la Cémac avaient instruit, au sortir d’un sommet de crise en décembre 2016 à Yaoundé, des mesures à implémenter aussi bien par leurs gouvernements respectifs que par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), pour reconstituer ces réserves qui servent à soutenir les opérations d’importation vers ces six pays.

« Deux ans après la mise en œuvre de ces réformes », se réjouit le vice-gouverneur de la BEAC, Dieudonné Evou Mekou, « l’érosion dangereuse des réserves de change s’est estompée ». Bien plus, indique la BEAC, il est projeté un taux de croissance du produit intérieur brut de l’ordre de 1,7% en 2018 contre -0,2% en 2017 et -0,1% en 2016. Des bonnes perspectives, espère la Cémac, qu’il faut renforcer par la contribution du secteur privé à la reconstitution des réserves de change de la communauté.

Josiane Mambou Loukoula

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