Justice : pas de libération pour Diomi Ndongala et consorts

Mardi 17 Juillet 2018 - 18:17

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Le ministre de la Justice, s’exprimant lundi au sujet de la décrispation politique et la libération des prisonniers d'opinion, a indiqué que les détenus qualifiés de cas emblématiques, condamnés pour des faits de droit commun, ne sont pas libérables sauf en cas d’amnistie générale.

Eugène Diomi Ndongala, Franck Diongo, Muyambo et tous les autres prisonniers politiques, qualifiés de cas emblématiques, ont encore de beaux jours à passer dans les geôles de l’ex-prison centrale de Makala. Et pour cause ? Leur sort ne dépend pas du ministre de la Justice et garde des sceaux qui s’en est expliqué le 16 juillet, à la tribune de la tripartite CNSA-Céni-Gouvernement qui évalue depuis plusieurs jours déjà la mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre.

Profitant de la tribune qui lui a été offerte pour plancher sur le volet décrispation politique de cet accord, Alexis Thambwe Mwamba a indiqué que les prisonniers cités comme cas emblématiques ne sauront trouver une solution à son niveau. Il s’agit, a-t-il dit, des personnes qui ont été condamnées pour des faits de droit commun à l'instar de Franck Diongo accusé d’avoir séquestré dans sa maison deux agents de l’ordre, en l’occurrence des gardes républicains. L’acteur politique, à en croire le ministre, aurait mis à nu, fait tabasser et fracturé le bras de l'un d’eux.

"Eugène Diomi Ndongala condamné pour avoir abusé d'une mineure"

D’après Alexis Thambwe Mwamba, la sanction infligée à Franck Diongo aurait dû être sévère. L’intéressé s’est plutôt tiré avec une peine clémente d’à peine cinq ans au lieu de vingt ans tel que prévu par la loi. « On aurait pu lui coller l’association des malfaiteurs parce qu’en réalité, c’était l’association des malfaiteurs, parce qu’ils étaient nombreux pour attaquer ces gardes républicains », a-t-il fait observer. Concernant Eugène Diomi Ndongala, le ministre a laissé entendre qu’il n’est pas libérable pour avoir abusé d’une mineure, une fille de douze ans et que, dans ce cas, la loi est intransigeante et sans appel. « La loi dit à cet âge-là c’est un viol. Jusqu’à présent, toutes les décisions qui ont été prises dans ce domaine disent qu’il n’y a pas de libération pour ceux qui ont été condamnés pour viol. Donc, ne me parlez plus de Diomi, je n’ai pas le pouvoir de le libérer. Et je ne signerai jamais un arrêté pour le libérer », a martelé le ministre de la Justice.

Autant dire que tous les prisonniers dits emblématiques ne pourront être libérés sauf si le parlement se saisissait du dossier et légiférait sur une loi d’amnistie, a précisé le ministre. « Faites voter une loi d’amnistie pour Diomi, pour Muyambo et pour Franck Diongo, en disant qu’ils peuvent être libérés. Et le jour où cette loi est promulguée, dans l’heure qui suivra la promulgation, ils sortiront », a-t-il indiqué, ajoutant qu’il ne peut agir qu’en fonction de la loi.

Dans la foulée, il s’est félicité d’avoir déjà libéré près de 4109 prisonniers dans le cadre de la décrispation politique. Et d’annoncer la sortie imminente de prison d’à peu près 200 à 250 autres personnes. Un arrêté ministériel est, d’ailleurs, en passe d’être signé dans ce sens, a-t-il signifié.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Eugène Diomi Ndongala

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