Condamnation de Jean-Pierre Bemba : un appel est encore possible, selon Jacques Djoli

Mardi 18 Septembre 2018 - 17:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’inspecteur général du Mouvement de libération du Congo (MLC) estime que le sénateur et ancien vice-président de la République démocratique du Congo conserve son droit d’aller en appel et solliciter une révision de son procès sur l’affaire de subornation de témoins.  

La Chambre de première instance VII de la Cour pénale internationale (CPI)  a condamné,  le 17 septembre, Jean-Pierre Bemba à un an d'emprisonnement ainsi qu'à une amende de trois cent mille euros. Dans les milieux du MLC, c’est avec circonspection que ce verdict a été accueilli, quand bien même l’intéressé n’est pas soumis à l’application de la peine. En effet, les militants du MLC qui attendaient mieux que cela sont loin de s’avouer vaincus. Ils estiment qu’il reste encore une fenêtre d’opportunité à leur leader pour rebondir sur le plan judiciaire.

Pour Jacques Djoli, inspecteur général de ce parti politique, le sénateur Jean-Pierre Bemba peut encore aller en appel, nonobstant ce jugement de la Chambre de première instance qui, à ses yeux, n’est pas irrévocable. « Il est condamné aujourd’hui, en somme, en première instance. Donc, Jean-Pierre Bemba conserve son droit d’aller en appel sur la base de l’article 81 et autres, et surtout, d’aller en révision. Donc, cette décision n’est pas irrévocable », a réagi ce juriste, quelques heures après le verdict de la CPI.

Tout en se félicitant que le leader du MLC reste un homme libre car la Cour n’a pas suivi le procureur qui exigeait sa condamnation à la peine maximum de cinq ans, Jacques Djoli reste convaincu qu’il y a encore une possibilité pour ôter définitivement l’opprobre qui couvre le sénateur du fait de ses poursuites judiciaires. La démarche viserait, selon lui, à le laver de tout soupçon par le biais soit d’un procès en appel, soit d’une révision pure et simple de l’affaire de subornation de témoins. « Nous continuons à suivre cette question de condamnation, quoiqu'elle n’est plus ou n’est pas exécutable, parce que le souci du président Bemba, c’est de se laver de tous ces soupçons », a-t-il déclaré. Et de poursuivre: « Pour le moment, nous attendons la rencontre entre le président et son équipe de défense pour voir la suite ». Une option qu’avalise Melinda Taylor, l’avocate de Jean Pierre Bemba qui a décidé de faire appel de la peine infligée à son client. « J’ai étudié le jugement et j’y ai trouvé des erreurs (…) Nous en avons parlé avec Jean-Pierre Bemba ce matin et il a décidé de faire appel », s’est-elle confiée déclaré à la presse.

Politiquement par contre, nombreux sont les analystes qui pensent que les carottes sont bel et bien cuites pour Jean-Pierre Bemba après que la Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature à la présidentielle pour subornation de témoins. Une sentence qui n’a fait que confirmer le premier jugement. Rien donc ne change sur le plan politique en rapport avec la situation du leader du MLC dont le nom ne sera pas repris sur la liste définitive des candidats qui vont concourir à la prochaine présidentielle.

Entre-temps, le débat reste entier dans les milieux intéressés sur le parallélisme entre la subornation de témoins et la corruption, sans toutefois scruter une issue politique favorable à Jean-Pierre Bemba. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le sénateur Jacques Djoli

Notification: 

Non