Afrique : la Mauritanie exclue de l’Agoa pour pratique d’esclavage

Lundi 5 Novembre 2018 - 15:54

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Le président américain, Donald Trump, a informé le Congrès et le gouvernement de la Mauritanie qu’il mettait fin à l’admissibilité de leur pays aux avantages en matière de préférence commerciale en vertu de la Loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique (Agoa), à compter du 1er janvier 2019.

Après un examen annuel d’éligibilité, le président américain a indiqué que la Mauritanie n’était pas en phase avec les exigences de l’Agoa.

Le décret signé par Donald Trump, publié le 5 novembre par le Bureau américain en charge du commerce, met en cause les pratiques de travail forcé et l'esclavage moderne.
La décision a été prise au terme d’une revue annuelle qui établit que la Mauritanie ne progressait pas suffisamment dans la mise en place de la protection des droits des travailleurs internationalement reconnus.
« La Mauritanie ne respecte pas les critères d'éligibilité de l'Agoa. En particulier, la Mauritanie n'a pas progressé dans la lutte contre le travail forcé, précisément contre le fléau de l'esclavage héréditaire. En outre, le gouvernement mauritanien continue à limiter la capacité de la société civile à travailler librement pour résoudre les problèmes liés à la lutte contre l'esclavage », indique le document.
« Les pratiques de travail forcé ou obligatoire telles que l’esclavage héréditaire n’ont pas leur place au XXIe siècle », a  commenté le représentant adjoint du commerce des États-Unis, C.J. Mahoney.
Cette action, a-t-il expliqué,  est la preuve que l’administration Trump est déterminée à mettre un terme à l’esclavage moderne et à appliquer les dispositions relatives au travail dans les lois américaines et accords commerciaux. «Nous espérons que la Mauritanie travaillera avec nous pour éliminer le travail forcé et l'esclavage héréditaire afin que son éligibilité à l'Agoa soit rétablie à l'avenir », a souhaité C.J. Mahoney
Par ailleurs, l’annonce du bureau américain du commerce a prévenu que les États-Unis vérifieront de temps en temps si la Mauritanie continue de progresser dans la protection des droits des travailleurs internationalement reconnus.
Créé en 2000 par Bill Clinton,  cet accord commercial permettait à la Mauritanie d’exporter à prix avantageux, vers les États-Unis, principalement des produits énergétiques. Mais Nouakchott était surveillé de près sur la question de l’esclavage aboli en 1981. Sa pratique n’est punie par la loi que depuis récemment et des centaines de milliers de personnes sont toujours victimes de cette exploitation.

Selon Donald Trump, la Mauritanie pourra, plus tard, être réintégrée à l’Agoa, si des progrès sont constatés.

 

 

 

Yvette Reine Nzaba

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