Recherche de paix au Mali : les ministres française et allemande des Armées à Bamako

Mardi 13 Novembre 2018 - 15:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

 Florence Parly et Ursula von der Leyen se sont retrouvées, le 12 novembre, dans la capitale malienne, pour discuter de l'application de l'accord de paix dans le pays et de la force anti-jihadiste du G5 Sahel.

Ursula von der Leyen, dont le pays participe à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), a déclaré, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga: « Il faut la coopération avec les différents groupes qui ont souscrit à cet accord de paix afin qu'on progresse. On a besoin d'avoir la connaissance et l'expérience des Maliens en ce qui concerne les conflits, qui sont non seulement des conflits avec des terroristes et la criminalité organisée mais aussi des conflits entre différents groupes ici dans ce pays » .

Depuis la signature en mai-juin 2015 de l'accord de paix, les violences jihadistes ont non seulement persisté mais elles se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

Arrivée dimanche soir à Bamako pour assister notamment à la prise de commandement par l'Allemagne de la Mission européenne de formation de l'armée malienne (EUTM), Ursula von der Leyen a été rejointe, le 12 novembre dans l'après-midi, par Florence Parly. « Nous souhaitions pouvoir nous retrouver au Sahel, où l'Allemagne est présente, sous des formes différentes de la France mais complémentaires », a déclaré la ministre française, peu avant son arrivée à Bamako, en référence notamment aux quatre mille cinq cents militaires de la force française Barkhane, qui traquent les jihadistes dans cette région. « Cette passation de commandement était une très bonne opportunité », a-t-elle souligné.

Les deux ministres se sont entretenues ensuite avec le général mauritanien Hanena Ould Sidi, commandant de la force conjointe du G5 Sahel, organisation régionale regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. « La communauté internationale est extrêmement attentive à la reprise des opérations de la force conjointe : tout doit donc être fait pour que ces opérations puissent reprendre rapidement », a indiqué Florence Parly.

Lancée en février 2013, dans la foulée de l'opération militaire à l'initiative de la France pour chasser les jihadistes qui contrôlaient le nord du Mali, l'EUTM, qui compte quelque six cents personnels, réunit des militaires européens de vingt-cinq pays. Elle a pour objectif de remettre sur pied une armée malienne sous-entraînée et sous-équipée en apportant une expertise dans la préparation opérationnelle, le soutien logistique, le renseignement et la formation des unités combattantes sur le camp de Koulikoro (60 km au nord-est de Bamako).

Trois civils tués dans une attaque suicide

De sources concordantes, au moins trois civils maliens ont été tués et quatre étrangers travaillant pour un sous-traitant de l'ONU spécialisé dans le déminage blessés, le 12 novembre soir, dans un attentat suicide à Gao, dans le nord du Mali. « Vers 20 h (GMT et locales), un véhicule 4×4 piégé a fait irruption dans la cour d'une résidence au 8e quartier de Gao sur la route Wabaria. L'explosion de la charge contenue dans le ledit véhicule a coûté la vie à trois civils, blessant deux autres, selon un bilan provisoire », a indiqué, dans un communiqué, le ministère de la Sécurité et de la protection civile.

« La déflagration a également endommagé les habitations avoisinantes », a ajouté le ministère, en assurant que les forces de défense et de sécurité, appuyées par les forces partenaires (internationales) sur le terrain, sont « à pied-d'oeuvre pour la gestion de ce malheureux incident ». « Deux Cambodgiens, un Sud-Africain et un Zimbabwéen travaillant pour une société sous-traitante de l'UNMAS (le service de déminage de l'ONU) ont été blessés lundi lors d'une attaque terroriste à Gao », a de son côté déclaré une source diplomatique occidentale au Mali.

L'attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM, selon l'acronyme arabe), principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes, dont l'application accumule les retards.

Josiane Mambou Loukoula et AFP

Notification: 

Non