Elections en RDC : Félix Tshisekedi proclamé président par la Cour constitutionnelle

Dimanche 20 Janvier 2019 - 17:00

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Félix Tshisekedi a été définitivement proclamé, la nuit de samedi à dimanche, cinquième président de la République démocratique du Congo (RDC) par la Cour constitutionnelle.

La Cour "proclame élu à la majorité simple président de la République démocratique du Congo Tshisekedi Tshilombo Félix", a déclaré le président de l'institution, Benoît Lwambwa Bindu.

Félix Tshisekedi, 55 ans, succède au chef de l’État sortant, Joseph Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en janvier 2001. C'est officiellement la première transmission pacifique du pouvoir depuis l'indépendance de la RDC le 30 juin 1960.

Son adversaire, l'autre opposant Martin Fayulu, a immédiatement appelé la communauté internationale à "ne pas reconnaître un pouvoir qui n'a ni légitimité ni qualité légale", se proclamant "le seul président légitime".

Martin Fayulu avait dénoncé un "putsch électoral" du président sortant avec la "complicité" de Félix Tshisekedi et revendiqué la victoire avec 61% des voix.

La Cour a validé tels quels les résultats provisoires annoncés le 10 janvier par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), donnant Félix Tshisekedi vainqueur avec 38,5% des voix, devant Martin Fayulu (34,8%) et le candidat du pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary (23%).

La plus haute juridiction du pays a rejeté le recours de Martin Fayulu contre le résultat de la présidentielle du 30 décembre, en le considérant comme "non fondé". Dans son arrêt, la Cour a estimé que Martin Fayulu n'avait "pas apporté la preuve" que les résultats de la Céni n'étaient pas conformes à la réalité.

La décision des neuf juges est sans surprise. Ils se sont toutefois montrés étonnamment sévères envers la demande de Martin Fayulu d'un recomptage des voix, qualifiée d'"imprécise et absurde".

Le calendrier de la Céni prévoit normalement que Félix Tshisekedi prête serment le 22 janvier mais, il n'est pas sûr du tout qu'il puisse être tenu.

En confirmant Félix Tshisekedi, la Cour constitutionnelle a décidé de passer outre aux injonctions des poids lourds de l'Union africaine (UA), qui avaient appelé, le 17 janvier, à la "suspension" de la proclamation des résultats définitifs, parce qu'ils considéraient que ceux annoncés par la Céni étaient entachés de "doutes sérieux".

Cette prise de position de l'organisation continentale avait été dénoncée par le gouvernement et par les partisans de Félix Tshisekedi comme une atteinte à la souveraineté de la RDC.

Il reste maintenant à voir quelle sera l'attitude de l'UA, qui a annoncé l'envoi ce lundi à Kinshasa d'une délégation de haut niveau conduite par le président de sa Commission, le Tchadien Moussa Faki, et par son président en exercice, le chef de l'État rwandais, Paul Kagame.

Félix Tshisekedi devra cohabiter avec un Premier ministre issu de l'actuelle majorité pro-Kabila, qui a obtenu une vaste majorité (trois cent trente-sept sièges sur cinq cents) à l'Assemblée nationale d'après la Commission électorale.

Un fort déploiement policier a été constaté samedi soir à Kikwit (ouest), l'un des fiefs de Martin Fayulu, où un couvre-feu avait été déclaré le 11 janvier et où cinq personnes sont mortes dans des violences post-électorales, a indiqué à l'AFP Léonard Mutango, le maire de la ville. Juste avant la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle, l'internet avait été rétabli sur tout le territoire.

 

D'après AFP

Légendes et crédits photo : 

La Cour constitutionnelle a proclamé la victoire électorale de Félix Tshisekedi (TONY KARUMBA / AFP)

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