Alternance démocratique en RDC : vers la légitimation extérieure de Félix Tshisekedi

Mardi 22 Janvier 2019 - 15:00

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La reconnaissance internationale du nouveau président élu est en train de se matérialiser comme en témoigne l’afflux des messages de félicitations qui lui parviennent, des quatre coins du monde, depuis que la Cour constitutionnelle a tranché le contentieux électoral qui l’opposait au candidat de la coalition Lamuka, Martin Fayulu.

Timide au début, les messages de félicitations abondent au cabinet, encore provisoire, de Félix Tshisekedi. De plus en plus, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC) est en train de tisser sa toile sur le plan international. Après une réaction pour le moins ambiguë de son ministre des Affaires étrangères qui, au début, s’était montré plutôt circonspect sur la victoire de Félix Tshisekedi, le gouvernement français a fini par évoluer dans son discours.  Au cours d’un point de presse tenu le 21 janvier au Quai d’Orsay, la porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a déclaré que la France « a pris note de la proclamation des résultats faite par la Cour constitutionnelle, le 19 janvier, et de la victoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle en RDC ».

Et d’ajouter : « Cette élection a permis aux Congolais d’exprimer avec force et dans le calme leur désir de l’alternance. Nous formons le vœu que le nouveau président sache y répondre et l’appelons à poursuivre le dialogue avec l’ensemble des acteurs du pays pour y parvenir ». En fait, le pays d’Emmanuel Macron ne fait plus des contentieux post-électoraux ayant caractérisé le scrutin présidentiel une préoccupation essentielle, préférant jouer la carte de la résignation face à une situation de fait. La France exhorte plutôt le nouveau président élu à créer un pont avec les parties prenantes afin d’éliminer les contestations et ainsi éviter une crise post-électorale. La présence de l’ambassadeur français à Kinshasa est d’ailleurs annoncée à la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi.     

Des Etats africains ne sont pas en reste dans cette dynamique de la reconnaissance internationale qui se dessine autour du nouveau président de la RDC. C’est notamment le cas de l'Égypte, par le biais de son président, le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, qui a félicité Félix Tshisekedi. Dans sa lettre adressée au successeur de Joseph Kabila, le président égyptien a confirmé la poursuite de l'amélioration et de la consolidation des relations entre l'Égypte et la RDC, notamment par « la coopération avec le président Tshisekedi, afin de réaliser les intérêts des pays et des peuples ». Il a émis le vœu de voir Félix Tshisekedi réussir à diriger la RDC vers un avenir radieux et attend avec intérêt le rencontrer le plus rapidement possible dans le but de renforcer le partenariat remarquable entre leurs deux pays.

Pour sa part,  le président du Mozambique, Filipe Nyusi, a, au nom du peuple de son pays et de son gouvernement, félicité Félix Tshisekedi tout espérant que son avènement à la tête de la RDC contribuera à booster et à approfondir les relations séculaires qui lient les deux pays. Ces dernières réactions font suite à une série d’autres précédemment enregistrées, notamment celle de l’Afrique du Sud, de la Communauté de développement d'Afrique austral et de l’Union africaine qui, après avoir annulé l’arrivée de sa délégation à Kinshasa dans la perspective de la gestion d’une éventuelle crise post-électorale, a déclaré prendre acte du dénouement du contentieux à l'élection présidentielle du 30 décembre 2018. La prestation de serment du successeur de Joseph Kabila Kabange devrait intervenir le 24 janvier et plusieurs chefs d’État et de gouvernement sont annoncés pour participer à cette cérémonie solennelle.   

Alain Diasso

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