Revendications postélectorales : Martin Fayulu ne s'avoue toujours pas vaincu

Lundi 11 Février 2019 - 15:45

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Dans une correspondance adressée aux chefs d’Etat présents au 32e sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, le candidat de la coalition électorale « Lamuka » à la dernière présidentielle évoque la nécessité de réorganiser les élections générales tout en les invitant à s’impliquer dans la résolution de la crise en République démocratique du Congo (RDC).

La correspondance de Martin Fayulu, datée du 8 février, a failli jeter un froid et compromettre l’issue des travaux du 32e sommet de l'Union africaine (UA). Continuant à contester la victoire électorale de Félix Tshisekedi, il est loin de se plier au verdict de la Cour constitutionnelle, alors que son ex-challenger est aujourd’hui auréolé par une légitimité internationale qui, progressivement, est en train de prendre corps.

Dans son courrier, Martin Fayulu Madidi a plaidé pour la création d’un comité spécial de l’UA pour la vérification de la vérité des urnes en RDC, voulant voir les chefs d’Etat africains s’impliquer résolument dans la résolution de la crise postélectorale dans son pays. « Je propose donc que ce 32e sommet de l’Union africaine soit une belle occasion pour l’ancrage de la démocratie en Afrique par la création d’un comité spécial de l’Union africaine pour la vérification de la vérité des urnes en République démocratique du Congo, afin de lever le voile sur le vrai président de la République ainsi que les vrais députés élus », a-t-il écrit. Il soutient que le pouvoir de Félix Tshisekedi n’est que la continuité du système Kabila. «Dans un souci de pérennisation du système Kabila, la Céni a tout simplement fabriqué les résultats qu’elle a publiés, en ignorant de manière cynique la souveraineté du peuple congolais », a-t-il expliqué.

Bien plus, le coordonnateur de la Dynamique de l’opposition et leader de l’Ecidé a suggéré aux chefs d’Etat présents à Addis-Abeba l’idée de réorganiser les élections générales en RDC afin de lever définitivement le voile sur le choix du peuple congolais. « L’alternative à cette solution serait de refaire les élections dans un délai de six mois (présidentielle, législatives nationales et provinciales). Autrement, les Congolais ne croiront plus aux élections et ce sera une défaite pour la démocratie qui aura des répercussions au-delà de la République démocratique du Congo », a-t-il précisé.

Sur la même lancée, Martin Fayulu a regretté que la mission de l'UA, attendue dernièrement à la Kinshasa pour amorcer des consultations en rapport avec la crise post-électorale, ait été annulée en dernière minute. « La fin de non recevoir essuyée par cette initiative continentale a jeté un discrédit sans précédent à l’endroit de l’Union africaine. Le silence des chefs d’Etat d’Afrique devant cette imposture est angoissant. Et aujourd’hui plus qu’hier, les Congolais  se demandent  à quoi servent encore les élections en RDC », a-t-il indiqué.  

S’estimant toujours vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2018 avec 61%, Martin Fayulu entend voir l’UA s’investir dans le processus de rétablissement de la vérité des urnes alors qu’au même moment, l’organisation panafricaine a légitimé Félix Tshisekedi en le hissant à la deuxième vice-présidence du bureau présidé par l’Egyptien Al-sisi, tirant ainsi un trait définitif sur le contentieux postélectoral de la présidentielle en RDC.

Alain Diasso

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