Soudan: Omar el-Béchir décrète l'état d'urgence

Samedi 23 Février 2019 - 13:47

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Après deux mois de manifestations réclamant son départ, le président soudanais a déclaré l’état d’urgence, le 22 février, lors d’un discours à la nation, avant de limoger le gouvernement.

« J'annonce l'état d'urgence dans tout le pays pour un an », a déclaré le président Béchir dans un discours télévisé, avant d'ajouter: « J'annonce la dissolution du gouvernement aux niveaux fédéral et provincial ».

Dissolution du gouvernement fédéral, dissolution des gouvernements provinciaux, état d'urgence d'un an dans l'ensemble du pays, suspension des amendements constitutionnels permettant à Omar el-Béchir de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2020..., autant de dispositions censées permettre au chef de l'Etat de reprendre la main sur la crise sans précédent qui secoue le Soudan.

Depuis deux mois, le pays est en proie à des manifestations quasi quotidiennes. Déclenchée par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, la contestation s'est vite transformée en un mouvement visant à réclamer le départ d'Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trente ans.

« Notre pays traverse une situation difficile et compliquée, la plus difficile de son histoire », a affirmé le chef de l'Etat soudanais. « Les problèmes économiques doivent être traités par des gens qualifiés et à cette fin, je formerai un gouvernement composé de personnes aux qualités requises », a-t-il ajouté, sans préciser quand ce gouvernement serait annoncé.

L'état d'urgence, qui élargit considérablement les pouvoirs d'arrestation des forces armées, n'a pas empêché les rassemblements de se poursuivre dans la soirée.

Réagissant à ces annonces, l'Association des professionnels soudanais, fer de lance du mouvement de contestation, a averti dans un communiqué qu'elle continuerait à appeler à manifester jusqu'à ce qu'Omar el-Béchir démissionne.

Selon un bilan officiel, trente-et-une personnes sont mortes depuis le début des événements. Mais Human rights watch évoque le chiffre de cinquante-et-un morts, dont des enfants et des personnels médicaux. Des centaines de manifestants ont été arrêtées, dont une vingtaine de leaders de l’opposition.

Josiane Mambou Loukoula

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