Assurance maladie universelle : Expertise-France encourage le Congo à opérationnaliser le dispositif

Mercredi 20 Mars 2019 - 13:57

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L'agence française d'expertise, qui a présenté les résultats de son étude le 19 mars, à Brazzaville, a noté la nécessité pour le pays de démarrer l’assurance maladie même s’il n’y a pas encore des équipements qu’il faut pour que les gens puissent se soigner partout.

Le gouvernement congolais et son partenaire, l'Agence française de développement, avaient confié l’étude sur le financement et l’équilibre de l’Assurance maladie universelle (Amu) à Expertise-France. Cette étude qui a duré onze mois visait à analyser le montant nécessaire pour assurer le panier de soins des Congolais, en tenant compte de l’effectif national.

Ainsi, sur un effectif de cinq millions d’habitants, compte tenu de la pauvreté et du chômage, l’estimation a chiffré l’effectif des personnes en capacité de contribuer autour d’un million.

« Quand on a essayé de tracer leur revenu, on se rend compte que de cet effectif potentiel des contributeurs d’un million, il n’avait finalement que cinq cent mille qui avaient des revenus effectifs et qui pouvaient y contribuer », a expliqué Jean-Chrios Moukala, consultant national d’Expertise-France.

D’après l’étude, malgré toutes les faiblesses, le dispositif peut être opérationnalisé. Car, il suffit que l’Etat fasse un effort pour identifier cent cinquante mille autres personnes en sus des cinq cent mille dénombrées pour en faire six cent cinquante mille, afin d’opérationnaliser l’Amu.

« C’est à la portée des Congolais de démarrer cette assurance maladie même s’il n’y a pas encore des équipements qu’il faut pour que les gens puissent se soigner partout. Tout cela viendra dans le temps. Avec un plan de lancement et un plan de mise en place suffisamment cohérents, on peut parfaitement y arriver. Je suis très optimiste pour le Congo », a indiqué Rémy Fromentin dans sa restitution, rappelant que la condition sine qua non pour que l’Amu se mette en place est que l’offre de soins soit au rendez-vous.

Un principe fondé sur la solidarité

Selon lui, le Congo a des moyens pour financer l’Amu, surtout pour les deux ou trois prochaines années. Les conditions de la mise en place de l’assurance maladie ne nécessite toujours pas l’argent de l’Etat mais aussi, a-t-il insisté, des revenus de l’activité professionnelle sur laquelle seront prélevées les cotisations. L’autre condition consiste en la préfiguration de la Caisse d’assurance maladie universelle qui doit se mettre en place. Le principe de l’Amu est, a rappelé Rémy Fromentin, la solidarité. Etant donné qu’une bonne partie de la population (quatre cent cinquante mille foyers) vit dans la misère, ce sont des gens qui ont de l’argent qui vont payer pour elle.

« C’est une réalité, nous sommes aujourd’hui presque à la phase définitive de l’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle. Nous venons de suivre la restitution de l’Expertise-France qui nous a expliqué comment nous allons financer l’assurance maladie », s’est réjouie la ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo.

Pour le vice-Premier ministre, chargé de la Fonction publique, de la réforme de l’Etat, du travail et de la sécurité sociale, Firmin Ayessa, cette étude est très importante. « Cette étude est déterminante pour l’ambition du gouvernement puisqu’il s’agit de rechercher les moyens les plus sûrs pour matérialiser l’assurance maladie au Congo (…), nous l’espérons, en équilibre », a-t-il déclaré.

Notons que cette restitution s'est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement et de l’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

- Une vue des membres du gouvernement / Adiac - La partie française/Adiac

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