Couleurs de chez nous: « Génération Mbappé »

Jeudi 21 Mars 2019 - 20:19

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L’actuel joueur du plus grand club français s’est fait découvrir à la Coupe du monde organisée en Russie, en été 2018. Une coupe qu’il a remportée avec ses coéquipiers de l’équipe de France. Vitesse, dribbles et buts à foison, telles sont les qualités de cette étoile montante. Mbappé est devenu cette icône parmi tant d’autres au point de nourrir les ambitions et les rêves de nombreux jeunes à travers le monde.

Quoi de plus normal ! Cependant, au Congo, le concept « Génération Mbappé » évoque une bien triste réalité : un phénomène qui couvre de sales mœurs. Il s’agit des filles, entre 15 et 18 ans, qui, pour diverses raisons, ont fait de leur corps une entreprise lucrative. Mues par le goût du lucre, ces jeunes filles se comportent comme des mercenaires.

Leurs cibles ? Des sexagénaires. Des pensionnés. Des hommes vulnérables qu’elles peuvent, ou croient, manipuler pour leur ravir le butin. Elles ont l’art de gagner sans perdre. Donc, souvent, sans céder leur corps. Pourtant, il arrive qu’elles tombent sur des vieux loups, rompus à l’épreuve, qui ne lâchent pas sans concession.

Quand il arrive à certains hommes de jouer les pudiques au regard de l’âge de la fille, cette dernière n’a qu’un argument : « Je suis de la Génération Mbappé ». Décryptage : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Une façon pour ces filles de s’offrir sans s’inquiéter et sans inquiéter leurs partenaires alors que l’âge ne les prédispose pas à la vie sexuelle. 

A qui la faute ?

A l’établissement de responsabilités, plusieurs acteurs sont indexés : les pouvoirs publics, les parents, les médias, l’église, etc. Or, dans la pratique, ces entités citées n’œuvrent pas assez dans ce sens. Les premiers ont la mission de faire observer la loi et de traquer tous ceux qui la violent. Que voit-on chez nous ? Des filles de moins de 18 ans qui écument les bars, les boîtes de nuit et les hôtels. Des mères qui se permettent de regarder un programme télévisé entourées de leurs enfants sans se gêner du caractère obscène de certaines séquences. Tel est le cas des séries qu’affectionnent les femmes.

De même que dans les églises, des prêcheurs se permettent de plus en plus des thématiques sentimentales (« Une femme ne dort pas avec le pantalon ou avec son pagne noué ! Une femme ne croise pas ses jambes au lit ! Maman ! Sache servir papa pour qu’il n’aille pas ailleurs !»). Des prêches et témoignages sur les secrets des couples qui, malheureusement, aiguisent la curiosité des enfants !

C’est ici l’occasion de remuer la fameuse loi Portella ou la fameuse Loi du pionnier que les plus de 40 ans ont sortie des archives pour la véhiculer dans les réseaux sociaux. Hier, au Congo, l’enfance était protégée. Aujourd’hui, on permet aux enfants de vivre et de s’assumer comme des adultes. Le phénomène « Mbappé » n’est que le résultat de cette démission des parents et des pouvoirs publics.

Van Francis Ntaloubi

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